Une personne sur deux met fin à sa carrière professionnelle avant l'âge légal de la pension, de manière volontaire ou pour des raisons personnelles. Le Belge envisage sa pension de manière active, et répondant à des critères de qualité et de niveau de vie identiques, voire supérieurs, à sa vie actuelle, selon le deuxième baromètre mondial des pensions d'AXA présenté mardi. 

Cette enquête a été menée, en collaboration avec le bureau d'étude Significant GfK, auprès de 6.915 personnes actives et pensionnées dans 11 pays différents (Canada, Etats-Unis, Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, France, Espagne, Japon, Hong-Kong, Australie). Elle vise à confronter l'image de la pension avec la réalité. 

Selon les résultats de cette enquête, il apparaît que pour les Belges actifs de plus de 25 ans, l'âge idéal de la pension est 56 ans en moyenne. Réalistes, ils pensent toutefois qu'ils devront vraisemblablement travailler plus longtemps, jusque 61 ans en moyenne, estiment-ils. 

La moitié des pensionnés sont partis en prépension et pour 63 pc d'entre eux cette décision était volontaire. Selon une enquête qualitative menée parallèlement par AXA, la raison de ces départs anticipés volontaires est double: il s'agit de profiter de la vie tant qu'on est en bonne santé et d'échapper au stress du travail et des déplacements. 

Pourtant, 80 pc des Belges estiment qu'ils sont capables d'assurer un travail de qualité au-delà de 65 ans et jugent que l'on «devient vieux » à 73 ans. Mais si 47 pc des personnes actives aimeraient pouvoir continuer à travailler après la pension, seuls 8 pc des pensionnés ont une activité professionnelle rémunérée. 
D'après les répondants âgés de 50 ans et plus, l'offre qui leur est adressée après la pension est peu intéressante, manque de flexibilité et ne correspond pas à leurs attentes sur le plan de la rémunération. 

Les Belges ne sont pas les seuls à vouloir prendre leur retraite assez tôt. Les répondants dans les pays voisins, aux Etats-Unis ou en Australie, partent eux-aussi à la retraite avant leur 60e anniversaire. Pour les Belges, la pension est avant tout l'occasion de voyager (59 pc), de s'occuper des enfants et petits-enfants (23 pc) et de se consacrer à leurs hobbies (15 pc). 
En ce qui concerne le niveau de vie, plus de deux tiers des Belges pensent qu'il se maintiendra, voire s'améliorera après leur départ à la pension. Ils se préparent d'ailleurs activement par le biais de diverses formules d'épargne en vue de leur pension, même si seulement 14 pc des actifs connaissent le montant de leur future pension. 

Par ailleurs, la qualité de vie des Belges reste stable. 93 pc des pensionnés belges s'estiment en effet heureux, voire très heureux. Pour ceux-ci, le plus important est de jouir d'une bonne santé et d'un revenu suffisant pour pouvoir payer ses factures. 

«Souvent, les pensionnés sont soulagés de sortir de la course à l'emploi, pour gagner et consommer toujours plus. Les gens compensent la baisse de leurs revenus par d'autres sources de satisfaction: un rythme de vie plus tranquille, plus de temps pour la famille et les amis, plus de voyages », explique Toon Vandevelde, professeur d'éthique et d'économie à la Katholieke Universiteit Leuven. 

«La grande majorité des gens préfèrent prendre leur pension tôt, ce qui place aujourd'hui les décideurs dans une situation difficile », ajoute Toon Vandevelde. «En effet, les spécialistes estiment que pour avoir une croissance économique solide et un système de sécurité sociale abordable, il faut que les Belges travaillent en moyenne trois ans de plus avant de prendre leur pension. Notre société devra donc choisir entre maximiser le bonheur des citoyens ou mobiliser les forces en fonction d'une croissance économique maximale », conclut-il.