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France Comme Jacques Chirac l'avait annoncé au sommet de l'élevage, en octobre,
les retraites des "laissés-pour-compte" de l'agriculture seront
revalorisées au 1er janvier. Des femmes surtout, qui ont travaillé sans
statut, mais aussi des chefs d'exploitation qui ont longtemps oeuvré
comme aides familiaux. Des gens qui n'avaient pu bénéficier, pour des
raisons de carrières incomplètes, des revalorisations du plan 1998-2002
et de 2006, et de la retraite complémentaire obligatoire instaurée en
2003 - 60 % des retraités agricoles, selon la C'est le cas de Marie-Yvette Dauriac, 70 ans, retraitée dans la Dordogne,
et de son mari : "Je me dirai réjouie quand j'aurai touché quelque
chose. Je ne sais absolument pas si cette fois je suis concernée."
Elle, qui a travaillé toute sa vie mais n'a été chef d'exploitation que
pendant cinq ans, reçoit 310 euros par mois. "A nous deux, ça fait
800, dit-elle. On bricole avec trois poules, quatre lapins et la maison
comme les terres sont en usufruit." Elle devra attendre le 8 février
pour savoir si sa retraite de janvier est revalorisée. Sur 2 millions de retraités agricoles, 300 000 seront concernés sur 2007
et 2008, pour un coût de 162 millions d'euros dès 2007, et 205 au total.
Le principe est double : abaisser de 32,5 à 22,5 années la durée de
carrière prise en compte, et modifier le système de décote par année
manquante. SOUVENT MOINS QUE LE Ainsi, selon les calculs du ministère de l'agriculture, la retraite
annuelle d'une conjointe comptant 22,5 ans de carrière passera de 1 806
à 2 479 euros en deux ans, soit un gain de 56 euros par mois. Une somme
importante en comparaison des faibles retraites. "Ces mesures représenteront
pour certains une augmentation de 30 % à 40 % des ressources",
reconnaît Yves Censi, député UMP de l'Aveyron, qui préside le comité
de surveillance du régime des exploitants agricoles. "Beaucoup ont
travaillé sans jamais cotiser, explique le ministère. Cela a créé des
situations de très faibles ressources qui n'existent pas ailleurs." Les retraités pensent qu'il reste beaucoup à faire. Ce qui préoccupe
Henri Dandel, 80 ans, ancien viticulteur dans le Beaujolais, "c'est
la réversion de la retraite complémentaire obligatoire aux femmes, parce
qu'elle ne concerne que les chefs d'exploitation". Selon le président de
l'Association nationale des retraités agricoles de France, "c'est 1
million de retraités qu'il aurait fallu revaloriser". "On parle
du
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