|
SEARCH | SUBSCRIBE | ||
|
France 27
Septembre 06 Le gouvernement misait sur la réforme de l'assurance-maladie de 2004 pour réduire
le trou de la "Sécu". Il se retrouve plombé par les conséquences
de la réforme des retraites de 2003, cette autre réalisation emblématique
du quinquennat de Jacques Chirac. L'effet cumulé maintient le déficit
persistant à un niveau très élevé, aux alentours des 10 milliards
d'euros, même s'il enregistre une légère amélioration, selon le bilan
prévisionnel dressé, mardi 26 septembre, par la commission des comptes
de la Sécurité sociale. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale présenté mardi
par Xavier Bertrand, ministre de la santé, n'a pas prévu de prélèvements
supplémentaires auprès des assurés sociaux. Il devrait se contenter de
trouver un milliard d'euros de recettes provenant de mesures d'ajustements
financiers (300 millions d'euros) ou de transferts, tirées du surplus de
recettes fiscales (350 millions d'euros) ainsi que des droits du tabac
(160 millions)..."Il n'y aura ni accentuation de l'effort, ni relâchement",
a précisé M. Bertrand. Pour la première fois depuis plusieurs années, le déficit du régime général
devrait descendre, en 2006, sous la barre des 10 milliards d'euros, de
l'ordre de 9,7 milliards d'euros au lieu de 11,6 milliards en 2005 et 11,9
en 2004. En ajoutant le Fonds de solidarité vieillesse et le Fonds de
financement des prestations sociales agricoles, le "trou"
atteint 11,8 milliards d'euros et reste fixé à 11,4 milliards d'euros en
2007. NOUVEAU TOUR DE Avec l'amélioration des rentrées de cotisations sociales et une réduction
réelle des dépenses de santé, le gouvernement pouvait espérer annoncer
une embellie. C'est pour partie le cas avec la branche d'assurance-maladie
dont le déficit a été réduit de 5,6 milliards d'euros en trois ans et
devrait encore diminuer de 6 milliards en 2006 à 3,9 milliards d'euros en
2007. Tout en s'engageant en faveur de hausses d'honoraires des médecins, le
ministre de la santé, Xavier Bertrand, a prévu un nouveau tour de vis.
L'objectif d'augmentation des dépenses est maintenu à 2,5 % - 1,5 % pour
les soins de ville - malgré des dépassements dans l'hospitalisation, les
maisons de retraite et les centres pour handicapés. La réforme des retraites de 2003 pèse au-delà des prévisions avec une
croissance des dépenses supérieure à 5 % et un déficit qui devrait se
creuser de 2,4 milliards d'euros cette année à 3,5 milliards d'euros en
2007. Cette aggravation est due aux départs anticipés de salariés qui
ont commencé à travailler dès 14 ans. Un peu plus de 300 000 personnes ont demandé à bénéficier de cette
disposition. De fait, le nombre de départs à la retraite, de l'ordre de
500 000 depuis le début de la décennie, devrait atteindre 675 000
personnes en 2006. Ce mouvement serait amplifié par la crainte de
nouvelles mesures plus drastiques en 2008, date prévue du bilan de la réforme. Les comptes de la Sécu enregistrent également les conséquences des mesures adoptées en faveur des familles et des personnes âgées. La forte augmentation de la prime d'accueil du jeune enfant (PAJE) et de diverses aides sociales maintient la branche famille, traditionnellement bénéficiaire, dans le rouge (- 1,3 milliard d'euros en 2006).
|