Dans le
cadre de la commission des affaires sociales, les deux rapporteurs
-Alain Vasselle (UMP, Oise) et Bernard Cazeau (Soc, Dordogne)- ont
analysé les facteurs expliquant la capacité d'adaptation du modèle suédois,
après la grave crise économique et budgétaire des années
quatre-vingt-dix qui a mis en péril un système social généreux. La
Mission d'évaluation et de contrôle de la sécurité sociale (Mecss) a
souhaité tirer des enseignements utiles des importantes réformes
structurelles qui ont permis aux Suédois de sauver leur protection
sociale.
Faisant
table rase de l'ancien régime d'assurance vieillesse à prestations définies,
les pouvoirs publics suédois ont, en particulier, mis en place un système
de retraite à cotisations définies radicalement nouveau, baptisé «
comptes notionnels ».
Cette réforme,
qui préserve les grands principes de la répartition et vise à
garantir durablement un haut niveau de prestations, est fondée sur une
meilleure prise en compte de l'effort contributif des assurés sociaux.
S'y
ajoute l'introduction de mécanismes automatiques d'équilibrage
incitant prioritairement au recul de l'âge de départ à la retraite et
agissant, dans une moindre mesure sur le taux de progression des
pensions. Au total, la charge des ajustements financiers nécessaires
cesse d'être systématiquement reportée sur les générations futures.
Il
s'agit de la plus ambitieuse et de la plus originale des réformes de
l'assurance vieillesse menée en Europe depuis les années quatre-vingt.
Elle fait désormais l'objet d'un consensus national entre toutes les
grandes forces politiques et sociales suédoises. .../...
Dans la
perspective de la préparation en France du rendez-vous de 2008 sur les
retraites, l'étude de la Mecss conclut au fait que cet exemple pourrait,
au moins partiellement, être transposé en France.
Parallèlement,
elle aurait tout intérêt à s'inspirer de la politique suédoise en
faveur de l'emploi des seniors : le taux d'activité des plus de
cinquante-cinq ans y dépasse 70 % contre moins de 40 % dans notre pays
qui fait figure, en la matière, de « lanterne rouge » en Europe
occidentale.
La
promotion de la bonne gouvernance et la recherche de la productivité
dans la gestion des dépenses de santé constituent l'autre enseignement
majeur de cette étude. Le système de soins suédois, qui demeure
presque exclusivement public, a fait l'objet d'un processus de réorganisation
aux résultats remarquables.
Aujourd'hui,
la Suède consacre aux dépenses de santé 9,1 % de sa richesse
nationale, soit deux points de moins que la France, alors que les
performances de son système sanitaire et l'état général de la
population font l'objet d'appréciations très favorables de la part de
l'OMS.
C'est
donc en améliorant la productivité du service public, et non pas en
offrant un système parallèle, privé et plus cher, à ceux qui peuvent
payer pour ne pas attendre, que les Suédois ont surmonté leurs
difficultés.
Les
rapporteurs ont enfin souligné la pertinence du cadre de réflexion
prospectif et global retenu par les pouvoirs publics suédois. La France
doit, elle aussi, appréhender l'avenir de la protection sociale dans sa
globalité, d'ici à quarante ans, en envisageant les dépenses, les
recettes, les besoins de financement de chacune des branches de la sécurité
sociale, mais aussi la charge prévisible liée aux politiques du
handicap et de la dépendance.
Et les
rapporteurs de conclure : « il serait alors possible de débattre du
niveau de protection sociale que notre pays choisira collectivement de
mettre en œuvre, des priorités à dégager et des marges de manœuvre
à trouver pour faire face au vieillissement de la population ».
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