Libération (Casablanca) 

Maroc

13 Mars 2008

 

On sait que l'espérance de vie augmente à un rythme d'approximativement un an tous les quatre ans dans les pays développés. Elle croît encore plus vite dans les nouveaux pays industriels qui rattrapent rapidement leur retard. Et les pays en voie de développement suivent le mouvement à une certaine distance. 

Dans les pays où le système de répartition l'emporte, la diminution relative du nombre d'actifs par rapport à celui des futurs retraités va créer une situation rapidement intenable.

La réforme du système de retraite au Maroc s'est imposée suite aux résultats alarmants des différentes études actuarielles. Durant les 20 dernières années, les principaux régimes de retraite (CNSS, CMR, RCAR, CIMR) ont vu leur rapport démographique s'effriter au fil des ans

Dans quelle mesure les régimes de retraite tels qu'ils fonctionnent actuellement sont capables d'honorer leur engagement envers les générations futures ? Les chercheurs s'interrogent et tentent de montrer quelques pistes de réforme que le Maroc peut exploiter pour viabiliser son système de retraite. L'étude du développement des systèmes de retraite à travers l'histoire nous a permis de démontrer que les systèmes de retraite obéissent à une logique de globalité ou l'interaction de diverses forces : Forces économiques, mais aussi forces sociales et politiques, déterminent pour une période donnée les orientations et les formes prises par les systèmes. Ainsi, un système de retraite n'est pas un système isolé mais plutôt un sous système du système socio-économique dans lequel il s'insère.

Dans ce processus de réforme de notre système de retraite, n'oublions pas que la retraite n'est pas un luxe. Il s'agit d'un droit humain fondamental, repris d'ailleurs dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, adopté en 1966 par l'assemblée générale des Nations Unies. A notre sens la retraite reste un des mandats fondamentaux des Etats providences modernes. On ne devrait pas voir la retraite comme une charge, on devrait la voir comme un investissement. Sa modernisation est nécessaire.

Les dividendes du travail

Il y a un siècle, la retraite était un luxe réservé aux privilégiés et la pension du pauvre se résumait au travail. La plupart des gens continuaient à travailler jusqu'à leur mort ou s'arrêtaient peu avant. Heureusement, les progrès sociaux du XXeme ont changé tout cela. Une évolution considérable s'est opérée dans les mentalités avec la mise en place dans les pays développés, d'un âge officiel de départ à la retraite, de pensions et d'une couverture de frais de santé pour les personnes âgées. Par opposition à la brièveté de la vie qui, par le passé nous attendait après le travail, la retraite constitue aujourd'hui l'une des grandes étapes de l'existence. Ce sont des décennies de vie active et épanouissante qui attendent désormais les retraités.

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