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Menaces sur les retraites

Le Monde


8 décembre 2008 

 

Japon

 

C'est un des casse-tête des gouvernements japonais successifs. Le financement des retraites dans un pays qui vieillit, où 40 % de la population devraient avoir plus de 65 ans en 2050. Une réforme a été adoptée en 2004, alors que les dettes des régimes de retraite atteignaient 650 000 milliards de yens (5 309 milliards d'euros), 1,3 fois le PIB. 


Elle prévoit un relèvement progressif du montant des cotisations mensuelles du régime de base, actuellement à 14 140 yens (115,5 euros) jusqu'à un plafond de 16 900 yens (138 euros), qui devrait être atteint en 2017. Le texte appelle également au renforcement des contrôles pour tenter de réduire la part, aujourd'hui à 36,1 %, des personnes qui ne règlent pas leurs cotisations. Le niveau de remplacement devrait baisser, de 59,2 % aujourd'hui à environ 50 % en 2023.


Or cette réforme peine à entrer en application, en raison du scandale qui agite l'Agence de la sécurité sociale. En mai 2007, le gouvernement a reconnu que 50,95 millions de cotisations versées depuis des années étaient sans propriétaire, des erreurs ayant été commises dans l'enregistrement des noms des cotisants. Le scandale a provoqué la chute, en septembre 2007, du gouvernement de Shinzo Abe, malgré son engagement à résoudre rapidement le problème, et continue de peser sur la cote de popularité des différents cabinets.


CRISE FINANCIÈRE


De même, les Japonais s'inquiètent de voir la limite des 50 % du niveau de remplacement non respectée, malgré les promesses du gouvernement. Pour les hommes célibataires, il pourrait tomber à 36 % en 2025. Pour les couples dont les deux conjoints travaillent, il devrait chuter à 39,3 %.


A cela s'ajoutent les craintes nées de la crise financière, qui menace les compléments de retraites gérés par les entreprises pour leur personnel. En général, les placements sont peu diversifiés. Les grands groupes investissent jusqu'à 50 % des fonds à la Bourse de Tokyo. Or l'indice Nikkei est passé de plus de 18 000 points en juillet 2007 à 8 516 points le 28 novembre.


Mais ce problème mérite d'être relativisé. Certaines sociétés, dont la moyenne d'âge des personnels est relativement basse, estiment que les valeurs japonaises sont sous-évaluées et qu'elles ne pourront qu'augmenter. Elles ne voient donc aucune raison de diversifier leur portefeuille, au moins pour l'instant. Une étude réalisée après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers révèle que 77 % des grandes compagnies ont adopté une position de "wait and see" à cet égard. 


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