Retraite des femmes : non à la baisse !
Par Catherine Lalanne, pelerin.info
22 Juillet 2009
France
Cet automne, le parlement discutera de la retraite des mères. En ligne de mire : la bonification que les femmes reçoivent par enfant. Mesure égalitaire mais aucunement équitable car les femmes payent souvent le prix fort de leur maternité : salaires inférieures, courbes de carrières moins importantes…
Les retraites des mères de famille sont sur la sellette. Confrontés à la requête de quelques pères qui s’estimaient discriminés, les juges européens puis français viennent d’accorder aux hommes, des droits jusqu’ici réservés aux femmes, au nom du principe d’égalité entre les sexes. En oubliant que ces bonifications – essentiellement des trimestres de cotisation supplémentaires offerts – ont été justement instituées après guerre pour compenser une inégalité réelle : le temps consacré par les femmes à l’éducation des enfants fragilise leur parcours professionnel et leurs droits à la retraite.
Rappelons que les salaires des femmes restent en moyenne inférieurs de 27 % à ceux des hommes. Beaucoup d’employeurs rémunèrent moins leurs salariées susceptibles d’avoir des enfants, de prendre des congés sans solde, d’aménager leurs horaires et de s’absenter pour cause d’angine du petit dernier. Face aux difficultés de concilier vie professionnelle et familiale, 31 % des femmes adoptent le temps partiel. Au moment de partir à la retraite, elles valident 20 trimestres de moins que les hommes. Elles touchent une pension inférieure de 38 %, bonus compris. Quelle égalité prône-t-on si les compensations qui permettent de rétablir l’équité sont remises en cause ?
Car, pour éviter la multiplication des demandes coûteuses des pères de famille, le gouvernement veut revoir les règles du jeu : les bonus des mères seront rediscutés cet automne dans le cadre du budget de la Sécurité sociale. Déjà les partenaires sociaux s’alarment. Les régimes de retraite sont gravement déficitaires. La tentation sera grande de revoir à la baisse les acquis des femmes. Bien sûr, les nouveaux pères qui suspendent leur activité professionnelle pour élever leurs enfants sont fondés à réclamer des compensations. Donner à cette minorité d’hommes des bonus de retraite semble justice. Mais alors, pourquoi ne pas récompenser, au nom de cette même justice, la « double journée » de la majorité des femmes ?
On le voit, être égaux, ce n’est pas être identiques ; raisonner dans l’absolu ne mène à rien, il faut reconnaître le rôle réel tenu par chacun. Au moment où les Françaises reçoivent la palme de la fécondité européenne et participent, en faisant des enfants, à sauver les retraites de tous, il serait injuste de diminuer leurs droits à une retraite amplement méritée. Il en va de l’avenir de la famille et de la société.
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