Comment
le vieillissement de la population sera fatal au régime de
retraite
Par Rania Hamdi, Tout Sur l'Algérie
12 juin 2011
Algérie
Les experts tirent
la sonnette d’alarme quant aux grandes difficultés
financières auxquelles sera fatalement confrontée
l’Algérie, dans quelques années, dans le paiement des
pensions de retraite. Le rapport d’une étude intitulée
« Le vieillissement démographique en Algérie :
réalité et perspectives », remis ce dimanche 12
juin aux participants au Colloque maghrébin sur la population
donne de nombreux indicateurs au sujet de l’impact du vieillissement de
la population sur le système de retraite, qui se traduira par un
déséquilibre financier entre apport des cotisants et
pensions des retraités.
En 2010, la population active a été évaluée
à près de 10,8 millions pour près de 2,2 millions
de retraités. Au fur et à mesure que les années
passeront, l’écart entre les deux catégories diminuera
progressivement. Ainsi, les projections disent que l’Algérie
comptera 12 millions d’actifs en 2015, environ 16 millions en 2030 pour
une population globale dépassant les 45 millions d’âmes et
moins de 19 millions en 2045 pour plus de 50 millions
d’Algériens.
En parallèle, le nombre d’actifs qui quitteront, à chaque
période, le marché du travail à cause de
l’âge, augmentera sensiblement. Il est attendu, en effet, que le
nombre de personnes qui rallongeront la liste des
bénéficiaires des pensions de retraite sera de 767
000 (chaque année) jusqu’à 2015, puis il passera à
1,3 million jusqu’en 2030 et à 2 millions en 2045. « La
conjoncture démographique qui, jusque‑là, a
été un avantage pour un équilibre financier
favorable entre actifs et retraités, jouera, dans les
années futures, un rôle contraire », estiment les
auteurs de l’étude.
L’espérance de vie, qui est passée de 47 ans en 1962
à 76 ans en 2010, conjuguée à la baisse du taux de
natalité, concourent à augmenter le volume de la
population âgée de 60 ans et plus, qui évolue au
rythme de 4 % annuellement. La tendance commencera à être
visible d’ici quinze à vingt ans, c’est‑à‑dire au moment
où les générations baby boom des années 70
atteindront l’âge légal de la retraite. « L’effort
d’anticipation sur les conséquences de ce nouveau profil
démographique sur nos régimes de retraites, s’il n’est
pas mené à temps, amènera les gestionnaires du
système des retraites à prendre des mesures douloureuses
», prévient‑on. D’autant que le taux de la population
active suivra inexorablement une courbe descendante.
Elle sera, de surcroît, de moins en moins
représentée par les jeunes de moins de 35 ans. A
contrario, la part des séniors (plus de 55 ans) dans la
population active sera de plus en plus édifiante. De 12 % en
2010, la proportion passera à 22 % à partir de l’an 2040.
A la contrainte posée par le vieillissement de la population, se
greffe le problème du chômage. Il faudra créer,
selon les experts, au moins 250 000 emplois, chaque année, pour
maintenir le chômage à des niveaux acceptables, mais
surtout pour accroître le volume des cotisations à la
Caisse de retraite. « Bien que ce chiffre soit quelque peu
modeste, il faut rappeler qu’en dépit de l’effort colossal
entrepris, ces dernières années, pour faire baisser le
chômage, la performance annuelle n’a guère
dépassé 180 000 nouveaux postes de travail ».
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