L'Algérie
améliore le niveau des retraites
Par Hayam El Hadi,
Magharebia
28 Décembre 2011
Algerie
Le
gouvernement algérien ne manque pas
à sa parole. Dès l'an prochain, les
retraités vont recevoir un peu plus
d'argent qu'auparavant.
Cette disposition devrait permettre de soulager le
quotidien d'un grand nombres de retraités,
fait de combats et de fins de mois difficiles.
Directrice d’école préscolaire
à la retraite, Salima Djezarli,
bénéficiaire d'une pension mensuelle
de 13 000 Dinars (132 euros), dit s’étonner
elle-même de pouvoir subvenir à ses
besoins.
Elle a suivi avec intérêt le
déroulement de la réunion tripartite
de septembre entre syndicats, patronat et
gouvernement avant de déchanter, comme de
nombreux retraités
Les participants ont en effet réussi
à sécuriser une augmentation du
salaire minimum en Algérie, mais n'ont pas
réussi à obtenir une décision
sur le dossier des retraites.
Pour remédier à cette situation, le
18 décembre, lors du conseil des ministres,
le gouvernement a approuvé une augmentation
de 30 % des pensions égalant 15 000 DA, une
augmentation de 28 % des pensions
supérieures à 15 000 DA et
inférieures à 30 000 DA et enfin une
augmentation de 20% des pensions d'un montant
supérieur.
Peut-être que cette nouvelle mesure
améliora le quotidien de Salima Djezarli.
Tous les débuts de mois, Salima se dirige
comme des millions de retraités à la
poste de son quartier pour récupérer
sa maigre pension.
"Dès que la pension est virée sur
mon compte, je consacre au moins la matinée
à aller la retirer. A la poste, il y a un
monde fou. Tous les retraités ne peuvent
s’offrir le luxe de ne pas retirer tout de suite
leurs pensions", raconte Djezarli, 65 ans. "On
attend des heures dans une salle exiguë.
Lorsque ce n’est pas le système qui est en
panne, c’est le courant électrique qui est
coupé."
"Mais a-t-on le choix ? Si je ne retire pas ma
pension, je risque de n’avoir même pas de
quoi reprendre le bus pour rentrer chez moi",
confie-t-elle, le sourire gêné.
Djezarli a d’abord été enseignante
dans le primaire avant de terminer sa
carrière en tant que directrice d’une
structure préscolaire.
"J’étais loin de penser que ma retraite
serait aussi modique. J’ai cotisé pendant
plus de quarante années mais le niveau des
salaires était trop bas à
l’époque et je me retrouve avec une pension
qui n’atteint même pas le salaire minimum
garanti", explique-t-elle.
Presque la moitié de ses revenus mensuels
servent à payer son loyer, ses charges et
ses dépenses médicales. Une fois
déduites toute ces dépenses
inévitables, " je dois faire beaucoup de
gymnastique pour arriver en fin de mois sans avoir
à emprunter", explique-t-elle avec un
sourire espiègle.
"Je pensais qu’après tant d’années
de cotisations, je pourrais profiter sereinement
de ma retraite. Je pensais pouvoir faire un voyage
de temps en temps, pouvoir faire des cures de
thalassothérapie, gâter mes petits
enfants mais je suis aujourd’hui réduite
à faire des calculs d’épiciers pour
ne demander aucune aide extérieure",
dit-elle.
Pour y arriver, elle songe à trouver un
emploi à mi-temps dans le domaine de
l’enseignement.
Mais les conditions matérielles ne sont pas
le seul souci de Salima Djezarli. Elle
déplore l’absence de toute activité
destinée aux retraités.
"En Algérie, les retraités n’ont
aucune possibilité de s’adonner à
des activités ludiques. Pas
d’activités sportives ni culturelles ne
sont proposées. Etre retraités,
c’est comme être condamnés à
attendre la mort", regrette-t-elle.
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