En Allemagne, la
réforme des retraites entre en
vigueur à compter du 1er janvier
Par Morgane Pellennec, La Croix
30 Décembre 2011
Allemagne
À
partir du 1er janvier 2012, la
réforme sur la retraite adoptée par
les députés du Bundestag en 2007 va
progressivement entrer en vigueur.
L’âge légal de départ à
la retraite reste à 63 ans, mais
l’âge de la retraite à taux plein
automatique (qui annule la décote) va
être allongé graduellement d’un, puis
de deux mois par an, et passer de 65 à 67
ans d’ici à 2031. Toutefois, si les
assurés ont cotisé pendant 45 ans,
le bénéfice du taux plein
interviendra toujours à 65 ans.
VIEILLISSEMENT DE
LA POPULATION
Les personnes nées en 1947 sont les
premières concernées par la loi sur
les retraites votée par une coalition de
conservateurs (CDU-CSU) et de
sociaux-démocrates (SPD) sous le premier
gouvernement d’Angela Merkel en mars 2007.
C’est à 65 ans et un mois qu’ils pourront
officiellement toucher leur pension au taux plein,
soit un mois en plus par rapport à leurs
aînés. À 67 ans, leurs cadets
nés en 1964 pourront les imiter.
De nombreux pays de l’Union européenne se
trouvent confrontés à un
vieillissement de la population. Ce
phénomène déséquilibre
la balance entre population active et
aînés. L’Allemagne est
particulièrement touchée par cette
tendance, puisque selon Eurostat, c’est le pays
européen qui compte le plus d’habitants
âgés de plus de 65 ans (20,6 %).
Pour sauver le système par
répartition – les cotisations sont
prélevées sur l’ensemble de la
population active, puis réparties entre
tous les pensionnés –, le gouvernement a
décidé en 2007 de réformer
son système des retraites pour l’ajuster
à la société vieillissante.
En 2010, l’État fédéral avait
dû le subventionner à hauteur de 80,8
milliards d’euros.
RISQUE DE
PAUPÉRISATION
Cette réforme est contestée par les
syndicats qui craignent une paupérisation
des plus âgés. En moyenne, c’est
à 63 ans et demi que les Allemands
arrêtent de travailler, ce qui est possible
après 35 ans de cotisation et au prix d’une
décote. Celle-ci est calculée en
fonction de la différence entre l’âge
effectif et l’âge légal
d’entrée en retraite.
La décote sera d’autant plus importante que
l’écart va s’agrandir. « Le danger de
pauvreté des plus âgés va
croître », affirme Ulrike Mascher,
présidente du collectif de défense
des droits sociaux VdK.
Martin Dietz de l’Institut de recherche sur le
travail IAB a relevé une
amélioration du marché de l’emploi
des plus âgés, allant de pair avec la
reprise de l’économie depuis mi-2009. En
2010, 57,7 % des 55-64 ans travaillaient encore,
loin devant la France et ses 39,7 % d’actifs dans
cette même tranche d’âge.
Chez les 60-64 ans, ils sont 40,5 % à
travailler mais seulement un quart d’entre eux ont
un emploi soumis à des cotisations
sociales. Un phénomène qui
inquiète la plus grande force d’opposition,
le parti social-démocrate, pourtant l’un
des artisans de la réforme. Il
réclame qu’elle ne soit mise en œuvre
qu’à condition que la proportion de seniors
qui cotisent atteigne 50 %. Martin Bietz
reconnaît que « plus on est vieux,
plus il est difficile de trouver du travail.
»
Le système des retraites est
réformé dans plusieurs États
membres de l’Union européenne. Après
l’entrée en vigueur de leur réforme,
les Allemands seront, avec les Suédois, les
retraités les plus âgés de
l’Union. C’est en France que l’âge
légal est le plus bas, à 60 ans.
Mais la réforme promulguée en
juillet 2011 le relève à 62 ans.
Elle sera appliquée à partir de
2018.
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