Les retraités tirent la
sonnette
Europe 1
6 Octobre 2011
France
Ils sont des
milliers à avoir manifesté jeudi
pour dénoncer la baisse de leur pouvoir
d'achat.
Signe d'un profond malaise chez les
retraités, ils sont plusieurs milliers
à avoir défilé jeudi dans une
centaine de villes en France pour dénoncer
le report de la réforme de la
dépendance et la baisse de leur pouvoir
d'achat.
Des pensions de retraite trop faibles
Les retraités s'inquiètent d'abord
des mesures anti-déficit annoncées
par le gouvernement en août dernier,
notamment la hausse des mutuelles liée au
doublement de la taxation des
complémentaires. Une augmentation qui va
peser sur leur pouvoir d'achat, déjà
dégradé. "Sur les 15 millions de
retraités, 1,5 million touche des basses
pensions. Ces personnes commencent à ne pas
se soigner, ne pas prendre de mutuelle", a mis en
garde Michel Devacht, secrétaire
général de l'UCR-CFDT.
Les séniors réclament donc une
revalorisation des pensions de retraite. La
dernière en avril dernier, 2,1%, est
jugée par insuffisante par l'intersyndicale
au regard de l'inflation. Celle-ci exige donc une
augmentation significative des retraites en
particulier pour les basses pensions, un minimum
de pension au niveau du SMIC, ainsi qu'une
nouvelle modalité d'indexation des pensions
basée sur l'évolution des salaires
et non plus sur celle des prix.
"A force de pressions sur les retraités,
certains d'entre eux rentrent dans la
catégorie des pauvres au sens de l'Insee",
s'est alarmé à ce propos le
secrétaire général de la CGT
Bernard Thibault, présent aux
côtés des manifestants à
Saint-Etienne. Et les retraités descendus
dans la rue ont exprimé leur
inquiétude. "On n'arrive plus à
vivre. C'est très dur", a expliqué
à Bordeaux une ancienne femme de
ménage de 64 ans qui dit vivre seule avec
600 euros par mois. "J'ai pris ma retraite il y a
20 ans, et j'ai l'impression que mon pouvoir
d'achat n'a cessé de se réduire", a
raconté un autre retraité qui vit
à 74 ans avec 1.500 euros pour lui et son
épouse.
Urgence sur la question de la dépendance
Autre raison de mécontentement : la
décision du gouvernement de reporter
à 2012 la réforme du financement de
la perte d'autonomie. Leur revendication phare :
une grande réforme de la prise en charge
des personnes en perte d'autonomie, quels que
soient l'âge et le handicap.
"Depuis cinq ans, le gouvernement promet de
s'attaquer au problème de la perte
d'autonomie, or rien n'est fait. On a bien compris
que ce serait reporté après la
présidentielle, or il est urgent d'agir", a
prévenu Jean-Paul Tripogney,
secrétaire général de
l'Unsa-retraités. Le secrétaire
général de la CFDT, François
Chérèque, a regretté jeudi
que Nicolas Sarkozy n'ait "pas tenu" sa "promesse"
de mettre en place la réforme du
financement de la perte d'autonomie.
Soutien des socialistes
A noter que les manifestants ont reçu le
soutien des socialistes, qui dans un
communiqué, ont rappelé leur
attachement à la retraite à 60 ans,
et ont dénoncé la situation des
Français au chômage et en fin de
droits qui ne peuvent accéder à la
retraite.
Un sujet sur lequel les candidats à la
primaire PS avaient largement débattu
mercredi soir, laissant entrapercevoir quelques
nuances. Tout en prévenant qu'il faudra
augmenter "la durée de cotisation" des
retraites lorsque "l'espérance de vie
s'allongera", François Hollande, le favori
des sondages, a rappelé qu'"une des
premières décisions qu'il faudra
prendre" en 2012, sera, que ceux qui ont
commencé à travailler tôt et
qui ont "41 années ou 41,5 années de
cotisations" puissent "pouvoir partir à 60
ans", comme le prévoit le projet
socialiste.
Martine Aubry a quant à elle
souhaité que "ceux qui ont commencé
à travailler tôt (...) (puissent)
partir à taux plein à 60 ans", alors
que Ségolène Royal et Arnaud
Montebourg ont promis un rétablissement de
la retraite à 60 ans.
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