Retraites des femmes: les
écarts avec les hommes se
réduisent mais persisteront
La Tribune
8 Mars
2012
France
Malgré les
progrès réalisés, les
retraites des femmes sont bien inférieures
à celles des hommes et cet écart
devrait se réduire dans l'avenir sans
disparaître pour autant, relève une
étude de l'Insee parue jeudi.
Reflet des inégalités du
marché du travail, les retraites des femmes
sont bien inférieures à celles des
hommes et cet écart devrait se
réduire dans l'avenir sans
disparaître pour autant, relève une
étude de l'Insee parue jeudi. En 2008, les
retraites atteignaient en moyenne pour les femmes
833 euros par mois (hors pensions de
réversion versées aux veuves),
contre 1.743 euros par mois pour les hommes.
Cela s'explique par un taux d'activité
moindre des femmes (même s'il progresse),
des interruptions de carrière liées
aux grossesses, des temps partiels plus
fréquents et des salaires
inférieurs. Les femmes sont ainsi 31%
à travailler à temps partiel (contre
24% il y a 20 ans et contre 7% des hommes) et sont
payées 20% de moins (dans le privé,
à temps de travail équivalent).
Mécanismes
de compensation
Mais plusieurs mécanismes atténuent
les écarts, comme la "majoration de
durée d'assurance" qui permet aux
mères d'obtenir l'équivalent de deux
ans maximum de durée de cotisation
supplémentaire par enfant. Les veuves
peuvent aussi toucher une partie de l'ancien
salaire de leur époux. Résultat, les
retraitées vivant seules ont un "niveau de
vie" inférieur de seulement 10 à 20%
à celui des hommes ou des retraitées
vivant en couple.
En ce qui concerne l'avenir, les
différences de durée de cotisation
devraient largement s'estomper grâce
à la hausse de l'activité
féminine. Les femmes, qui ne peuvent
aujourd'hui partir en retraite qu'à
l'âge de 61,8 ans, contre 61,4 ans pour les
hommes, pourraient donc, au-delà de 2020,
partir en retraite "en moyenne au même
âge que les hommes, voire plus tôt".
"En revanche, (comme) les écarts de salaire
(...) ne sont pas ou peu compensés et vont
persister à l'avenir, ils deviendront la
cause principale des écarts de pension",
ajoute l'Insee.
Du coup, les inégalités de pensions
vont durer "parce que les écarts (sur le
marché du travail) ne se réduisent
plus ou très lentement: la hausse de
l'activité des femmes ralentit et elle est
contrecarrée par la progression du temps
partiel" féminin, explique Jean-Michel
Hourriez, chercheur à l'Institut national
d'études démographiques (Ined).
Alors qu'en 2008, les retraites des femmes
représentent 48% de celles des hommes, "ce
ratio progresserait d'abord rapidement, atteignant
70% pour les générations nées
dans les années 1950, puis plus lentement,
atteignant 80% pour les générations
nées dans les années 1970", estime
l'Insee.
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