Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 



La Banque de France se met en grève pour défendre son régime de retraites

 

Par Anne Michel, Le Monde

France

2 decembre 2005

 


Les anciens billets de 500 Francs 
emis par la Banque de France avant le passage a l'Euro


Les 14 400 agents de la Banque de France étaient appelés à faire grève contre le projet de réforme de leur régime de retraites, jeudi 1er décembre, par les sept syndicats de l'institution (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, FO, SIC et SNABF). C'est la première fois depuis 1968 que les syndicats signent un appel unitaire.

Selon des chiffres fournis par la direction, plus de la moitié des agents (50,8 %), ont observé la grève. Les estimations syndicales font, elles, état de 81 % de grévistes, dont 85 % à Marseille, 84 % à Rennes, 77 % à Lyon, 75 % à Lille, 81 % à Bordeaux, 96 % à Chamalières (centre imprimerie) ou encore 90 % à Vic-le-Comte (centre papeterie). "Les résultats font apparaître un taux de participation exceptionnel à la Banque, et sans équivalent, à notre connaissance, dans l'ensemble des entreprises publiques de notre pays", s'est félicitée l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, SIC, SNABF-Solidaires) dans un communiqué.

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, veut aligner un mode de calcul des pensions, hérité de 1808, sur les règles en vigueur dans la fonction publique, depuis la loi Fillon de 2003 (allongement de la durée de cotisation de 37,5 ans à 40 ans, prise en compte des primes dans l'assiette de cotisation, etc.). "Pour des raisons financières comme d'équité vis-à-vis des fonctionnaires, nous devons entrer dans le droit commun", explique un proche de la direction. Selon les estimations de la Banque de France, les retraites représentent des charges futures de 9 milliards d'euros. Les syndicats, cependant, s'appuient sur les exemples d'EDF et de la RATP pour réclamer le statu quo. S'adossant au régime général des retraites, ces entreprises publiques ont obtenu de l'Etat qu'il maintienne leurs régimes spéciaux, en échange du versement d'une soulte au budget. "Bercy ne nous facilite pas la tâche par un tel laxisme, ces avantages sont une bombe à retardement pour les finances publiques", estime une source interne.

La Banque de France est d'autant plus sensible au sujet qu'après EDF et la RATP l'Etat convoite cette nouvelle soulte qu'il percevrait à l'occasion de l'adossement de ce régime au régime général de la Sécurité sociale. La tentation est grande, à Bercy, de mettre la banque centrale à contribution pour le budget 2007. La Banque de France, indépendante du gouvernement depuis 1993, promet de s'opposer à qui s'aventurera sur ce terrain : "C'est une gestion du déficit public que nous ne cautionnerons pas", indique-t-on en guise d'avertissement.


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us