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DUEL POUR LA MAISON-BLANCHE - Les Retraites Menacées par George Bush
By Eric Maurice & Eric Glover, Le Courrier international
October 25, 2004
Lors du dernier débat opposant George Bush et John Kerry, un vieux serpent de mer qui divise républicains et démocrates a refait surface : le système public des retraites. Un système que George Bush voudrait privatiser et que John Kerry promet de conserver dans le giron de l'Etat fédéral. L'animateur du débat, un tantinet provocateur à l'égard du candidat démocrate, avait introduit le débat par un "nous savons tous que le système de retraite va droit à la banqueroute".
Or, cette affirmation est "totalement fausse", s'insurge le grand économiste James Galbraith dans le webzine Salon. D'abord, fait-il remarquer, "à ce jour, les caisses de retraite publiques non seulement ne manquent pas d'argent, mais sont même excédentaires". Et cela va continuer jusqu'en 2018, affirme l'économiste. Cela pourrait même durer plus, si l'économie génère des emplois bien payés, car c'est sur ces emplois que sont prélevés les plus gros montants de taxes, ajoute-t-il.
En fait, la limite de 2018 correspond au moment où les "baby-boomers" arriveront à la retraite. Là, d'après les détracteurs du programme démocrate, ce sera la catastrophe, et c'est pour cela qu'il faut vite privatiser. Pas vraiment, analyse Salon. En tout cas, pas si l'on peut se fier aux analystes du Congrès américain : pour eux, si l'économie des Etats-Unis fait aussi bien à l'avenir que ce qu'elle a réussi à faire en moyenne depuis soixante-quinze ans - ce qui inclut la crise de 1929 -, aucun souci pour les retraites jusqu'en 2042 !
Un risque existe cependant : privatiser totalement les retraites, comme le recommande George Bush ! Ce serait aller droit à la catastrophe, affirme James Galbraith. "Parce que cela grèverait le budget des caisses de retraite en envoyant directement vers des comptes privés l'argent qui leur permet d'être à l'équilibre. C'est ce manque à gagner qui entraînerait un désastre." La conclusion de James Galbraith et de Salon est que, pour pérenniser le système de retraite, il faut créer des emplois, grâce auxquels on pourra continuer d'alimenter les caisses comme on le fait aujourd'hui sans problème.
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