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Pour financer la dépendance, le gouvernement laisse aux entreprises le choix d'un jour travaillé en plus
By Claire Guélaud, Le Monde
November 5, 2003

 

Jean-Pierre Raffarin devait soumettre, mercredi 5 novembre, au chef de l'Etat son plan en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées. Il prévoit la pérennisation de l'APA

L'annonce du plan Solidarité en faveur des personnes dépendantes, initialement prévue pour le début du mois d'octobre, ne tardera plus. Et se traduira bel et bien par une journée de travail supplémentaire laissée, dans le secteur privé, au choix des entreprises.

Jean-Pierre Raffarin devait soumettre le contenu de son plan au président de la République, mercredi 5 novembre au matin, avant le conseil des ministres. Et trancher avec lui la question de la participation – ou de la non participation – des agriculteurs à cet effort national. Le calendrier gouvernemental devrait ensuite s'accélérer. Après la cacophonie des derniers jours, le premier ministre a repris les choses en mains et doit présenter, lui-même, l'ensemble des mesures sur lesquelles son gouvernement travaille.

Si le principe du plan a été arrêté à la suite d'un été meurtrier pour les personnes âgées – plus de quinze mille d'entre elles ont été victimes de la vague de chaleur –, celui-ci concerne l'ensemble des personnes dépendantes, âgées ou handicapées. Ce plan pluriannuel devrait courir sur quatre ans et il représentera un effort financier important – de l'ordre de 1,9 milliard d'euros – à peu près également réparti entre les deux catégories concernées. Pour le financer, les actifs – essentiellement les salariés et les fonctionnaires – travailleront une journée supplémentaire.

Evoquant, mardi, la question du financement, le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Jacques Barrot, a assuré que M. Raffarin "poursuivait sa réflexion" sur la possibilité de supprimer un jour férié. En réalité, le chef du gouvernement tient au principe d'une journée de solidarité. Mais il a pris en compte les "observations" de certains parlementaires sur les problèmes que l'industrie touristique pourrait rencontrer, dans certaines régions, si le lundi de Pentecôte devenait un jour travaillé. Une solution plus souple, évoquée par M. Barrot, a été préférée. Les entreprises ou les branches devraient donc pouvoir choisir le jour qu'elles consacreront à cet effort de solidarité. Ce pourra être un jour férié – et pourquoi pas le lundi de Pentecôte –, mais aussi, comme l'avait suggéré le président de l'UMP, Alain Juppé, une journée de réduction du temps de travail (RTT). L'idée d'une journée supplémentaire travaillée avait été jugée "formidable", fin août, par le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière. Depuis, l'organisation patronale, divisée sur ce sujet, a adopté un profil bas.

L'effort pèsera essentiellement sur les revenus du travail. Selon nos informations, le montant de la cotisation patronale assise sur les salaires se situerait entre 0,20 et 0,25 % de la masse salariale. L'Etat employeur cotisera à la même hauteur, au titre des fonctionnaires qu'il emploie. Certaines catégories sociales seraient exonérées : les chômeurs et les inactifs non imposables, ainsi que les professions indépendantes (commerçants, artisans...) qui n'emploient pas de salarié. Les sommes recueillies devraient être, à terme, placées sous la responsabilité d'un fond doté d'un conseil de surveillance, qui déciderait de leur affectation.

Lors de la réunion du groupe UMP de l'Assemblée nationale, mardi, M. Raffarin a évoqué les principales dispositions de son plan. Selon Bernard Accoyer, vice-président du groupe et député (UMP) de Savoie, le chef du gouvernement a cité notamment la pérennisation du financement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), des moyens supplémentaires pour les services d'aide à domicile et pour les établissements d'accueil et d'hébergement des personnes dépendantes.

L'Etat s'engage, pour ce qui le concerne, à garantir le financement de l'APA. Il lui en coûtera 400 millions d'euros par an. Cette allocation, mise en place par le gouvernement Jospin, a été victime de son succès. Devant l'afflux de demandes, le gouvernement Raffarin avait déjà dû trouver 1,2 milliard d'euros supplémentaires et ce surcoût avait été également réparti entre l'Etat, les conseils généraux et les familles.

En réponse aux demandes des professionnels du secteur médico-social, qui ont participé, avec un certain nombre d'associations, de syndicats et de personnalités qualifiées, à une concertation sous l'égide du ministère des affaires sociales, le gouvernement a décidé de dégager des moyens supplémentaires pour l'aide à domicile. "Nous estimons à 2 milliards d'euros sur cinq ans les crédits nécessaires pour embaucher quelque 50 000 infirmières et aides-soignantes. C'est la condition pour que la France rattrape son retard sur l'Allemagne et l'Angleterre", avait indiqué, en septembre, Gérard Vincent, directeur général de la fédération hospitalière (FHF), qui regroupe 280 000 lits de long séjour sur les 680 000 existant en France. Une partie des sommes dégagées devrait servir à professionnaliser la filière de l'aide à domicile, par le biais de la formation.

Enfin, l'accueil et l'hébergement en établissement des personnes dépendantes seront améliorés grâce à la mise en place de mesures très concrètes, comme le financement d'un plan de climatisation des hôpitaux et des maisons de retraite. La création de nouveaux lits – le chiffre de 100 000 lits médicalisés à l'horizon de 2015 a été avancé – a été également décidée.

Mardi 4 novembre, M. Raffarin avait reçu à Matignon les principaux ministres et secrétaires d'Etat concernés – François Fillon (affaires sociales), Jean-François Mattei (santé), Hubert Falco (personnes âgées) et Marie-Thérèse Boisseau (personnes handicapées) – pour un déjeuner de travail qui devait permettre de boucler les mesures encore en suspens.

Tard dans la soirée, les directeurs de cabinet de ces ministres continuaient à travailler avec Matignon sur ce sujet politiquement sensible. En effet, depuis l'épisode dramatique de la canicule, les cotes de popularité de MM. Raffarin et Chirac ont enregistré une baisse sensible.

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