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France:

Le Ministre Consulte pour l'Assurance-Maladie sous le Regard de Matignon et de l'Elysée

By Claire Guélaud, Le Monde

February 27, 2004
 

 

M.  Mattei a demandé, mercredi 25 février, aux syndicats de médecins libéraux de s'engager à "contenir" l'augmentation des dépenses.

Avant de s'envoler pour l'Allemagne et les Pays-Bas, où il va découvrir les actions engagées pour freiner la progression des dépenses de santé, Jean- François Mattei a reçu, mercredi 25  février, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), Michel Chassang. Cette entrevue clôt une série de rencontres du ministre de la santé avec les responsables d'organisations de praticiens libéraux, tels Pierre Costes pour les généralistes de MG  France ou Dinorino Cabrera pour le Syndicat des médecins libéraux (SML). En coulisse, Matignon et l'Elysée -  où les syndicats médicaux ont été reçus plusieurs fois  - suivent de près cette concertation. Soit qu'ils veuillent aider le ministre, soit qu'ils entendent le "border", tout en se donnant les moyens de prendre la réforme en main au cas où le scrutin régional des 21 et 28  mars serait suivi d'un remaniement fatal à M.  Mattei.  

Discret sur les intentions gouvernementales, le ministre de la santé n'en a pas moins demandé à ses interlocuteurs de voir comment ils pourraient participer à la limitation, à 4  % ou 5  % l'an, de l'augmentation des dépenses d'assurance-maladie. L'objectif est ambitieux  : en 2003, les soins de ville dispensés par le régime général ont augmenté de 7,5  %.  

Tout à son désir de suivre, à la lettre, la feuille de route du premier ministre, M.  Mattei s'implique à fond dans la deuxième phase de la réforme de l'assurance-maladie  : la concertation. Après avoir reçu, lundi 9  février, 57  délégations censées représenter l'ensemble des acteurs du monde de la santé -  partenaires sociaux, représentants des caisses d'assurance-maladie et des organismes complémentaires, professionnels  -, le ministre a constitué huit groupes de travail thématiques, présidés par des fonctionnaires de ses services ou par des membres de son cabinet. Trois se sont déjà réunis sur les problèmes de la régulation conjoncturelle des dépenses de santé, de démographie médicale et de répartition géographique de l'offre de soins.  

Parallèlement, M.  Mattei conduit des entretiens bilatéraux sur la gouvernance du système (composition des caisses, relations avec l'Etat, etc.) et sur le financement. Il a reçu les syndicats de salariés et le patronat dans la semaine du 14 au 20  février. Comme François Fillon l'avait fait lors de la préparation de la réforme des retraites, il effectue aussi des déplacements en Europe à visée "pédagogique" en compagnie de parlementaires ou d'acteurs du monde de la santé. C'est pour lui l'occasion de connaître plus à fond les positions des uns et des autres.  

"TESTER LES POINTS DE VUE"  

"Les grandes manœuvres sur la réforme commencent. Le ministre veut tester les points de vue de chacun. L'opération est plutôt bien faite, si j'en juge par les deux heures que nous a consacrées M.  Mattei", commentait, mercredi, le docteur Cabrera (SML), favorable à un "nouveau partenariat"avec les caisses et persuadé que les médecins sont disposés à participer à l'amélioration de la qualité et de l'efficience des soins. Le docteur Costes (MG  France), plus réservé, a demandé au gouvernement d'adopter un discours positif à l'attention des professions de santé et de leur ouvrir des perspectives. Toutefois, les uns et les autres admettent désormais que la liberté d'installation, pierre angulaire du statut de libéral, pourrait être "régulée" pour limiter l'apparition de déserts médicaux.  

Ces thèmes devaient être évoqués, mercredi, lors du déjeuner qui a réuni autour de Christian Charpy, conseiller social de Jean-Pierre Raffarin, les "patrons" de la CSMF, de MG  France et du SML, passablement échaudés par les propos tenus à l'Assemblée nationale par le président du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie. Bertrand Fragonard avait dit, le 10  février, que l'"on n'éviterait pas les conflits avec les professionnels de santé".

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