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Quatre syndicats appellent à une "mobilisation générale" LE MONDE
May 29, 2003 CGT, FO, FSU et UNSA souhaitent faire de la journée
du 3 juin un "rendez-vous majeur". Jean-pierre raffarin n'entend pas céder ; les
syndicats opposés à sa réforme des retraites non plus. Quelques heures
après la présentation en conseil des ministres du projet de loi sur les
retraites, la CGT, FO, la FSU et l'UNSA ont appelé, mercredi 28 mai,
les salariés à "amplifier la mobilisation" et à faire du 3 juin
"un rendez-vous majeur de grèves et de manifestations", afin
d'organiser "une mobilisation générale". Le mot d'ordre de grève
générale n'est pas lancé, mais il figure en filigrane dans leur
communiqué commun : "Seule une généralisation du mouvement,
public-privé, et s'inscrivant dans la durée, pourra faire revenir le
gouvernement sur ces choix néfastes", avancent les quatre syndicats
qui réaffirment "leur exigence d'une véritable négociation et
d'un débat démocratique pour construire le projet de réforme permettant
de garantir l'avenir des retraites." SOLIDARITÉ PUBLIC-PRIVÉ "Le 3 juin, nous voulons monter d'un cran
supplémentaire dans la mobilisation et nous ne nous arrêterons pas là",
prévient Jean-Claude Mailly de FO précisant que son organisation
s'inscrit dans "un processus de grève interprofessionnelle".
L'enjeu pour les syndicats est en effet de maintenir et d'amplifier la
solidarité public-privé. Dès lors, "nous voulons laisser les
salariés choisir la forme d'action la plus appropriée pour se faire
entendre (arrêt de travail, grève, manifestations...), explique Jean-Christophe
Le Duigou de la CGT. Si le gouvernement privilégie désormais le terrain
politique, nous allons le contraindre à revenir devant les salariés." Alain Olive, secrétaire général de l'UNSA,
estime que M. Raffarin se trompe en affichant son " courage
politique qui consiste à ne pas vouloir céder. Mais, plaide-t-il,
contrairement à 1995, le gouvernement a en face de lui des organisations
qui veulent négocier. Ce qui devrait le faire réfléchir. Les réformes
dans les pays voisins se sont négociées pendant des mois et des mois".
Face à l'"intransigeance" du gouvernement, la CGT, FO, l'UNSA
et la FSU pronostiquent pour le 3 juin une mobilisation plus forte
que celle du 13 mai, journée qui avait vu défiler, selon la police,
1,1 million de manifestants dans toute la France. Déçus par les déclarations du premier ministre
mardi 27 mai sur la décentralisation qui n'a, selon eux, apporté
"aucune réponse aux revendications", les personnels de l'éducation
nationale formeront certainement le gros des troupes de manifestants. A
l'appel de l'intersyndicale des fédérations de l'éducation nationale (FSU,
SGEN-CFDT, FERC-CGT, UNSA-Education, FAEN), s'est jointe la fédération
de l'enseignement de FO (FNEC FP-FO). Seul le syndicat national autonome
des lycées et collèges, le SNALC-CSEN, considère que les déclarations
du premier ministre constituent "un geste d'ouverture" et a
annoncé qu'il "participera activement à la négociation qui
s'annonce". Solidaire du mouvement, la principale fédération
de parents d'élèves, la FCPE, a appelé, elle, les parents "à
manifester massivement" le 3 juin dénonçant l'attitude du
gouvernement qui se refuse "à toute négociation véritable" et
"maintient des restrictions budgétaires qui dégraderont, dès la
rentrée, le fonctionnement du système éducatif". Dans d'autres secteurs, une avalanche de préavis
de grève pour cette date a été déposée, notamment dans les transports
terrestres et aériens, en dépit des nombreuses tentatives du
gouvernement pour rassurer les bénéficiaires de régimes spéciaux de
retraite. Des appels à la grève, reconductible ou illimitée, ont été
déposés à la SNCF comme à la RATP à partir du lundi 2 juin au
soir, ainsi qu'à la direction générale de l'aviation civile (DGAC). Si
à la RATP, seule la CGT, première organisation syndicale de l'entreprise,
appelle au mouvement, à la SNCF, deux des sept fédérations de la SNCF
seulement - la FGAAC (autonomes) et la CFTC - n'appellent pas à la grève.
Cette journée du 3 juin devrait toucher aussi d'autres secteurs tels
que l'audiovisuel public, les douanes, l'énergie, l'équipement, les
postes et les télécommunications. Le secteur privé n'est pas en reste. Les fédérations
CGT et FO de la chimie ont appelé les salariés du secteur à débrayer
"dans toutes les entreprises". Dans les commerces et la
distribution, la CGT a elle aussi lancé un mot d'ordre de grève. Dix
syndicats d'entreprises privées de la région de Rouen (Seine-Maritime),
les sections CGT et Sud d'Aventis, d'Alstom, de Renault-CKD, de Shell
notamment, ont encore appelé à cesser le travail. L'UDF critique le maintien des régimes spéciaux Alors que des grèves s'annoncent pour le début de
la semaine prochaine à la SNCF et à la RATP, l'UDF hausse le ton à
l'encontre du gouvernement et considère qu'il est "dommageable"
et "pas acceptable" d'avoir "sorti" les régimes spéciaux
de retraite du projet Fillon. "La réforme des retraites est une priorité.
Il faut réaffirmer que l'effort doit être équitable, partagé et juste.
C'est pourquoi l'éducation nationale ne pouvait pas rester en dehors.
Mais nous aurions souhaité que l'on aborde la question des régimes spéciaux",
a déclaré, mercredi 28 mai dans les couloirs de l'Assemblée
nationale, le député de Côte-d'Or François Sauvadet, porte-parole du
groupe centriste au Palais-Bourbon. "Il n'est pas acceptable que
certaines catégories soient tenues à l'écart d'une réflexion globale
pour l'avenir", a poursuivi M. Sauvadet, qui a qualifié de
situation "paradoxale" les grèves et manifestations des salariés
de la SNCF et de la RATP. "Il faut être sérieux. Il y a de quoi
s'interroger sur le fait qu'on les préserve dans le projet de réforme",
a-t-il conclu. Copyright
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