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En Grande-Bretagne, la "Rolls-Royce des régimes de pensions" vit ses dernières années
Longtemps, le
régime de retraites britannique a fonctionné de manière plutôt
satisfaisante. Aujourd'hui, il est, à son tour, en crise. Une crise moins
grave que dans d'autres pays d'Europe, mais qui résulte de certaines
causes communes - l'allongement de la durée de vie, le vieillissement de
la génération du "baby boom" - ou plus spécifiques : la
moindre rentabilité des fonds de pension, et la volonté des employeurs
de se délester sur les salariés d'une partie des risques financiers du
système. Le retraité
britannique perçoit une maigre pension de l'Etat : 72 livres,
soit 118 euros par semaine. S'il n'a pas d'autre source de revenus, il a
droit au "revenu de soutien pour les retraités". Sa pension
passe alors à 92 livres (150 euros). Ce système étatique lui
procure environ 20 % seulement des revenus dont il disposait
lorsqu'il était un travailleur actif. Résultat : un retraité sur
cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté. Pour aider les plus démunis,
le gouvernement a décidé de revaloriser leur pension en la portant à un
minimum de 100 livres par semaine (163 euros) à partir de la fin
avril. Il n'empêche : ce système n'assure pas une existence décente
aux retraités les plus pauvres. D'où le rôle
majeur joué, en Grande-Bretagne, par le régime de capitalisation. Un
retraité touche une pension versée par l'un des fonds privés auquel
lui-même et son ancien employeur ont cotisé pendant sa vie
professionnelle. L'excellent rendement de ces fonds a permis d'améliorer,
depuis vingt ans, les conditions de vie des retraités. D'autant que
ceux-ci bénéficient d'un système avantageux, désigné par son sigle,
DB, (pour Defined Benefits) qui leur garantit des versements indexés
sur le salaire de fin de carrière. Un salarié qui a travaillé quarante
ans pour la même entreprise touche une retraite équivalant aux deux
tiers de son salaire final. Ce système DB, que les experts appellent "la
Rolls-Royce des régimes de retraite", vit ses dernières années.
Là est l'origine de la crise actuelle. Comme elles
en ont, pour la plupart, le droit, nombre d'entreprises remplacent le système
DB par un autre schéma, dit DC (pour Defined Conrtibution),
beaucoup moins favorable aux salariés car il ne leur garantit plus un
niveau de retraite précis. Depuis dix ans, trois salariés sur dix ont été
privés du système DB. En 2001, un nouveau salarié sur dix s'est vu
imposer le système DC. La tendance semble irréversible. Lorsque les
fonds de pension resplendissaient, les bénéfices dégagés entretenaient
sans douleur le système, au point que certaines entreprises s'étaient
mises, comme on dit à la City, "en vacances de retraites" :
leurs profits boursiers suffisaient largement à alimenter leurs
cotisations aux fonds de retraites. L'érosion des bénéfices des fonds
de pension (- 10 % en 2001) oblige les entreprises à remettre
la main à la poche pour assurer la survie du système, ce à quoi
beaucoup d'entre elles rechignent. En remplaçant
le système DB par le système DC, une entreprise fait en moyenne une économie
annuelle de 2 100 livres par salarié (3 400 euros).
Les deux systèmes comportent chacun sa part de risques : axé sur
les fins de carrière, l'ancien système favorise les salariés fidèles
à une entreprise et pénalise les "nomades"; le nouveau
avantage les salariés ayant les moyens, d'emblée, de réaliser une épargne
substantielle en vue de leur retraite. En faisant dépendre beaucoup plus
étroitement la valeur des pensions des performances aléatoires du marché,
le système DC introduit un élément d'incertitude, qui, selon les
syndicats, présage un "cauchemar financier". "Beaucoup
de salariés n'ont aucune idée de ce qu'ils recevront", proteste
John Monks, le patron des syndicats. L'argent versé
pour les retraites va diminuer. La somme des cotisations patronales et
salariales équivalait à 14 % de la masse salariale dans l'ancien
système. Elle n'en représentera plus que 11,6 %. Pour pouvoir espérer
jouir, à 65 ans, d'une pension égale aux deux tiers de son salaire
final, un employé britannique devrait allouer, dès l'âge de 25 ans, un
quart de son revenu à sa retraite. Un objectif le plus souvent irréalisable. L'ancien président
de l'Association nationale des fonds de pension, Alan Pickering, chargé
par le gouvernement de proposer une réforme du système de retraites, préconise
de relever l'âge de la retraite à 70 ans d'ici à 2030 (contre 65 ans
actuellement pour les hommes) tandis qu'un centre de recherche proche de
Tony Blair parle de 67 ans. Une chose est sûre : tous les
Britanniques qui rêvaient depuis quelques années de devenir de jeunes
retraités doivent déchanter... FAIR USE NOTICE: This page contains copyrighted material the use of which has not been specifically authorized by the copyright owner. Global Action on Aging distributes this material without profit to those who have expressed a prior interest in receiving the included information for research and educational purposes. We believe this constitutes a fair use of any such copyrighted material as provided for in 17 U.S.C § 107. If you wish to use copyrighted material from this site for purposes of your own that go beyond fair use, you must obtain permission from the copyright owner.
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