|
|
Rapport de Susanne Paul, Global Action on Aging,
Réunion du groupe d’experts sur “Les droits de personnes âgées” Bonn, Allemagne, 5-7 Mai, 2009
Par Susanne Paul, Global Action on Aging
5-7 Mai, 2009
Allemagne
Des marronniers roses et blancs nous ont accueillit à notre arrivée à Bonn, la ville hôte d’une rencontre de trois jours consacrée aux droits des personnes âgées. Le Département des Affaires Economiques et Sociales de l’ONU (DAES) a invité 14 personnes à se pencher sur le sujet. Sergei Zelenev, responsable de la section Intégration Sociale au sein de DAES ainsi que son collègue Robert Venne du Programme sur le Vieillissement ont organisé la session avec des experts du viellissement. Notre réunion a eu lieu dans la tour qui par le passé servait de parlement à l’Allemagne de l’Ouest, avant le retour du gouvernement réunifié à Berlin. Désormais les Nations Unies bénéficient de l’usage de ces locaux sur le campus baptisé Langer Eulan.
Les personnes invitées incluaient Tracey McDonald en provenance d’Australie, Laura Machado et Alex Kalache du Brésil; Israel Doron d’Israël; Bridget Sleap, Silvia Stefanoni et Lindsay Judge du Royaume Uni; Ferdous Ara Begum du Bangladesh; Jody Kollapan d’Afrique de Sud; Lia Daichmann d’Argentine ; Mattias Meissen, Carola Donner-Reichle et Gabriela Freitag d’Allemagne; et Kate Mewhinney, Irene Hoskins et moi-même des Etats-Unis.
Les organisateurs nous ont demandé d’identifier les meilleures pratiques nationales pour la protection des droits des personnes âgées en vue de lutter contre les discriminations, la négligence, les mauvais traitements et la violence. Ils voulaient en savoir plus sur les approches innovantes susceptibles d’accroître les droits des personnes âgées dans leurs pays comme à l’échelle internationale. Ils nous ont interrogé sur les outils qui pourraient permettre aux gouvernements et organisations d’assurer l’intégralité des droits des personnes âgées. Ils attendaient également des invités des propositions sur les moyens de garantir les droits des personnes âgées par le biais d’actions nationales ou par les organes des Nations Unies.
En dernier lieu, nous avons eut à explorer les divers cadres juridiques internationaux en matière de droits comme une convention sur les droits des personnes âgées ou un Rapporteur Spécialisé, ou un meilleur usage du “droit non obligatoire” comme les régulations et procédures qui gouvernent le traitement des personnes âgées. Sergei Zelenev souhaitait que nous débattions en faveur ou contre chaque alternative.
Lorsque nous avons entamé nos discussions le premier jour, le groupe s’est concentré en particulier sur certaines catégories de mauvais traitements et de discrimination concernant la prise en charge et les soins des personnes âgées. La culture nationale affecte indéniablement le type de programme privilégié par chaque Etat. Nous avons appris qu’en Australie, les femmes âgées ont tendance à ne pas se plaindre mais accepter leur « sort ». En Israël en revanche, les programmes sociaux disponibles laissent le choix aux personnes âgées et il existe des forums leur permettant de discuter de leur situation. En Afrique du Sud, les personnes âgées ont tirées les leçons de leur lutte contre l’ Apartheid et ont acquis une expérience qui les ont préparé à exiger un traitement juste à un âge avancé. Nous avons passé beaucoup de temps à analyser la situation des personnes âgées victimes d’abus financiers, émotionnels et physiques.
Ensuite, le groupe d’experts a repris les arguments qui défendent ou remettent en question la nécessité d’une meilleure protection gouvernementale pour les droits des personnes âgées. Ces sessions animées ont mis en jeu de nombreux arguments. En supposant qu’une meilleure protection soit nécessaire, le groupe a débattu les différentes options qui aiderait ou non la situation des personnes âgées : convention des droits de l’homme (un traité conclu entre gouvernements) ou un Rapporteur Spécial (un expert nommé par l’ONU qui se rend dans différents pays afin d’évaluer leur programmes face au vieillissement). Le débat suivant s’est concentré autour de la valeur de ces stratégies : si l’une ou l’autre était mise en place cela améliorerait-il la vie des personnes âgées ?
Au final, le groupe d’experts s’est penché sur différents moyens de réduire les discriminations et mauvais traitements auxquels font face les personnes âgées. Ils ont examiné ce qui pouvait être accompli en vue de changer les politiques nationales et ont suggéré un certain nombre de mesures pour une éventuelle incorporation dans un texte international.
En conclusion, le groupe d’experts a effectué un travail productif et a apprécié débattre ensemble. Les participants ont accordé une attention limitée à l’idée d’un revenu minimum ou à la nécessité de retraites acquises comme un « droit ». L’idée d’un programme spécialisé, les retraites sociales (un versement non contributif sur la base de l’âge) a néanmoins fait l’approbation de tous.
J’ai personnellement joué un rôle de co-rapporteur et aidé à échafauder la première version du rapport pour l’équipe du DAES. Durant la semaine du 12 mai 2009, Sergei Zelenev et son équipe ont produit leur rapport et suggéré du vocabulaire à intégrer dans le discours inaugural du Secrétaire Général de l’ONU lors de l’Assemblée Générale en septembre prochain. Les idées et arguments débattus pendant la rencontre du groupe d’experts pourraient être inclus dans ce discours et adoptés comme un plan d’action par l’Assemblée Générale.
Sommes-nous sur la voie d’une Convention sur les Droits des Personnes Agées? Ou sur celle de la nomination d’un Rapporteur Spécial? Ou une autre stratégie est-elle à envisager? J’ai le sentiment qu’il est fort probable qu’une de ces lignes soit suivie.
Global Action on Aging, de concert avec de nombreuses personnes âgées et leur défenseurs dans le monde entier va poursuivre son combat et continuer de faire pression pour que l’ONU embrasse sa cause et prenne les mesures nécessaires.
|