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Alzheimer, des malades à ne pas oublier

Par Philippe Jérôme, Nice Matin

France

6 decembre 2005

 
La progression accélérée de cette maladie, qui touche déjà 800 000 personnes en France, accentue la difficulté de la prise en charge des plus âgés.

C'est une maladie qui fait terriblement peur parce qu'elle détruit ce que l'homme a de plus précieux, son cerveau et sa mémoire, parce que la médecine n'en cerne pas encore tout à fait les causes et parce que les traitements actuels ne font que retarder son échéance mortelle. Et le 4e Congrès des unités de soins Alzheimer, qui a réuni la semaine dernière à Nice-Acropolis un millier de spécialistes, n'était pas fait pour rassurer. Le nombre de malades est en effet en progression constante. 

La France compte aujourd'hui quelques 800 000 malades, dont 747 000 âgés de plus de 75 ans. Les deux tiers sont des femmes et un peu plus de la moitié des citadins. Plus inquiétant encore, on compte plus de 200 000 nouveaux cas par an, dont 15 % sont âgés de moins de 75 ans. Toutes les études épidémiologiques montrent qu'en 2020, un Français de plus de 65 ans sur quatre sera affecté par cette maladie, première cause de démence en Europe, si rien n'est fait. Or, les freins à l'action sont nombreux : dysfonctionnements dans le parcours du patient, difficultés à mettre en place un dépistage systématique, offre gériatrique hospitalière insuffisante...

Les perspectives thérapeutiques, elles, semblent plus limitées. Aujourd'hui, l'espoir le plus solide repose sur une meilleure compréhension des facteurs de risque et des causes de la maladie, ainsi que de son évolution. Il n'existe en effet aucun traitement curatif contre la maladie d'Alzheimer et la recherche, prometteuse, sur les marqueurs biologiques (des indicateurs du corps humain dont le dosage permet de dépister la maladie) n'avance que très lentement. « Un vaccin non plus n'est pas pour demain et nous nous orientons, comme pour le SIDA, vers une trithérapie qui permettra non pas de transformer la maladie mais d'améliorer grandement l'état du malade », résume le professeur Bruno Vellas, coordonnateur du pôle de gériatrie des hôpitaux de Toulouse.

Ce dernier a présenté au congrès de Nice les résultats très intéressants d'une étude menée, grâce à la collaboration de 16 CHU, sur 700 patients durant quatre ans. Il apparaît que durant la première année de prise en charge hospitalière, 60 % des patients voient leur maladie se stabiliser et, pour 8 %, leur santé s'améliorer. Au bout de deux ans le taux de stabilité (25 %) est toujours supérieur au taux de mortalité (10 %). Reste à savoir précisément pourquoi. Pour le professeur Vellas, la priorité est à une meilleure information du public. « Il y a vingt ans, le cancer terrifiait tout le monde ; aujourd'hui, il est mieux combattu parce qu'il est mieux connu à la fois par tout un chacun et par les médecins généralistes. Il faudrait qu'il en soit de même prochainement pour la maladie d'Alzheimer. Car, aujourd'hui, deux cas sur trois ne sont pas diagnostiqués et sept malades sur dix ne sont pas traités. »


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