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Sénégal: Santé des personnes âgées, le « plan sésame » pour des soins gratuits et de qualité

Par Maïmouna Gueye, Le Soleil

Senegal

5 Janvier 2007
 


Gratuité des soins médicaux aux personnes âgées et des césariennes ; découvertes d'un gène résistant aux Traitements du paludisme et d'une stratégie (Tpi) de réduction de 86 % du nombre d'accès palustre chez les enfants de moins de 5 ans ; édification d'infrastructures sanitaires dont le nouvel hôpital de Pikine ... Voilà, entre autres, les faits marquants de l'année 2006 au plan sanitaire. Une année moins critique que celle précédente fortement dominée par l'épidémie de choléra et les perturbations liées à des grèves répétées des syndicats de la Santé.

Une prise en charge médicale gratuite ! Tel est le somptueux cadeau que le chef de l'Etat du Sénégal a offert au cours de l'année 2006 aux seniors ou personnes âgées à travers le "Plan sésame". Ainsi, depuis le 1er septembre 2006, date d'entrée en vigueur de cette initiative hautement salutaire et symbolique, toutes les personnes âgées du Sénégal peuvent-elles accéder à des soins médicaux gratuits, sur toute l'étendue du territoire.

Si cette mesure de gratuité des soins destinée aux personnes âgées dans leur ensemble est à saluer, c'est parce que la couverture sanitaire n'est, dorénavant, plus spécifique aux retraités de l'Ipres (Institution de prévoyance retraite au Sénégal) et du Fnr (Fonds national de retraite). Désormais, elle embrasse toutes les catégories socioprofessionnelles. Que la personne âgée soit pasteur, paysan, pêcheur, artisan ou autre, elle a les mêmes privilèges et a ainsi accès à des soins gratuits grâce au chef de l'Etat qui a pris cette décision.

Le Sénégal est, de ce fait, le seul pays africain à accorder une telle faveur à une partie de sa population, constituée des personnes âgées de 60 ans et plus. Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, répare par son acte, ô combien significatif, une injustice. Laquelle plaçait les seniors devant une situation faite surtout de précarité. Étant donné que les pensions auxquelles les retraités, par exemple, avaient droit, ne leur permettaient pas de prendre en charge convenablement leur santé. Nous ne parlons pas de la grande majorité de ces personnes âgées (70 % des 350.000 personnes âgées recensées d'après une enquête réalisée en 2002) qui éprouvaient d'énormes difficultés à accéder à des soins médicaux.

Gratuité des césariennes, infrastructures sanitaires

Au-delà des soins médicaux gratuits, le "Plan sésame" se propose aussi de céder gratuitement les médicaments inscrits sur la liste de ceux dits essentiels aux personnes âgées. Et il suffit à ces dernières de se présenter dans les centres de Santé, munies de leur carte d'identité pour bénéficier des soins médicaux. Et sans bourse délier.

Les mesures sanitaires ont été également marquées durant l'année 2006 par la gratuité des césariennes et des accouchements dans la plupart des régions du pays. Et l'objectif du gouvernement est d'arriver à une généralisation de la gratuité des accouchements et des césariennes sur l'étendue du territoire national.

Cette politique, qui touche directement les femmes, s'articule avec la construction d'infrastructures sanitaires et routières pour faciliter aux populations l'accès à des soins de qualité et abréger ainsi la souffrance de toutes ces personnes qui parcouraient plusieurs kilomètres pour prétendre à des soins et qui parfois perdaient la vie en cours de route. C'est ainsi que plusieurs postes de Santé, centres de Santé fonctionnels ont été construits ou réhabilités à travers le pays.


A Dakar, par exemple, les populations de la banlieue se déplaçaient jusqu'au centre-ville pour gagner l'hôpital Aristide Le Dantec ou Fann, les hôpitaux de référence les plus fréquentés de la capitale. Avec l'hôpital de Pikine, un joyau édifié en pleine banlieue et inauguré le 26 décembre 2006 par le chef de l'Etat, la démarche de proximité adoptée dans la politique sanitaire au Sénégal trouve, une fois de plus, sa matérialisation. D'ailleurs, pour le président de la République, l'objectif est de rapprocher davantage les structures sanitaires des populations.

Paludisme

Avec les résistances notées dans le traitement du paludisme, de nouveaux médicaments connus sous la dénomination de "Act" sont disponibles sur le marché sénégalais depuis avril 2006. La nouvelle combinaison thérapeutique, qui garantit une meilleure efficacité dans le traitement de l'accès palustre, est à base de dérivés d'Artémisinine. Et en Afrique de l'Ouest, le Sénégal et le Ghana étaient les seuls pays (en tout cas jusqu'au mois d'avril 2006) à démarrer le processus d'acquisition de l'Artémisinine. Et les Act subventionnés sont cédés au Sénégal à 300 FCfa pour les enfants et 600 FCfa pour les adultes.


Toujours dans la lutte contre le paludisme, un chercheur sénégalais du nom de Dr Badara Cissé a abouti courant 2006 à des résultats qualifiés de révolutionnaires, à l'issue d'une recherche menée en collaboration avec le Service parasitologie afro-tropicale de l'Ird (Institut de recherche pour le développement), la London School of hygiene and tropical medecine, la Faculté de Médecine de l'Ucad et le ministère de la Santé et de la Prévention médicale. L'étude faite en milieu rural sénégalais (Niakhar) a consisté à administrer des médicaments antipaludiques dans le but de prévenir ou de traiter un accès palustre. Connu sous le nom générique de Traitement préventif intermittent (Tpi), cette stratégie peut ainsi réduire de 86 % le nombre d'accès palustre chez les enfants de moins de 5 ans, selon Dr Badara Cissé, chercheur principal.

Autre succès enregistré dans la lutte contre le paludisme : la découverte d'un gène résistant aux traitements du paludisme par une équipe de chercheurs composée du Pr Souleymane Mboup du Sénégal et de deux autres Américains.


Drépanocytose

Les maladies chroniques à soins coûteux (diabète, hypertension, cancer) bénéficient de plus en plus d'attention de la part des autorités. C'est ainsi qu'après les mesures prises pour faciliter leur prise en charge (subvention de l'insuline humaine pour le diabète, programme de lutte contre le cancer, etc.), des efforts sont faits dans la sensibilisation pour surtout prévenir ces affections. Durant l'année 2006, la drépanocytose, maladie sanguine héréditaire la plus répandue dans le monde, mais peu connue, a elle aussi bénéficié d'une attention particulière avec la tenue à Dakar du troisième Congrès scientifique international sur la prise en charge de cette pathologie dans les pays en développement.

Toutes les énergies ont été mobilisées au Sénégal, afin d'informer et de sensibiliser les populations sur cette maladie qui touche des millions de personnes dans le monde. Et au premier plan du combat contre cette maladie découverte depuis 1910, mais qui n'est pas encore reconnue par les instances des Nations unies comme maladie prioritaire, il y a les Premières dames d'Afrique qui ont décidé de s'impliquer pour que sa reconnaissance soit effective. Et que les personnes qui vivent avec cette maladie puissent être prises en charge correctement.

Choléra, Vih-Sida

Si l'année 2005 a été fortement marquée par l'épidémie du choléra, 2006 n'a connue que quelques apparitions timides de la maladie des mains des sales, qui a été surtout repérée dans la région de Diourbel, notamment dans le département de Mbacké. La lutte contre le Sida se poursuit. Et l'objectif du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) est de maintenir la prévalence encore basse. Notamment dans le cadre de la mise en oeuvre du plan stratégique national de lutte 2006-2011. Cette année, le Sénégal a célébré ses 20 ans de lutte contre le Sida. Des résultats satisfaisants sont enregistrés, avec une prévalence estimée à 0,7 % dans la population générale, la gratuité des Antirétroviraux (Arv), l'existence du programme de Prévention de la transmission du Vih de la mère à l'enfant (Ptme), la construction de centres de dépistages volontaires et anonymes du Sida, etc. Malgré tout, le combat contre ce fléau des temps modernes doit se poursuivre. Et les nouvelles stratégies à mettre en Å"uvre doivent tourner autour de la consolidation des acquis. Egalement, les échecs enregistrés çà et là doivent servir de base pour remporter de nouvelles batailles. Une chose possible grâce au soutien du Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose qui a accordé, au Sénégal, pour le compte de la lutte contre Sida, 15 milliards de FCfa sur une période de 5 ans.

Notons qu'au plan social, quelques grèves ont paralysé le secteur de la Santé au début de l'année. Mais, grâce au dialogue et à la concertation gouvernement et syndicats de la Santé ont pu gérer la situation pour une meilleure prise en compte des intérêts des populations.


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