Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 



"Hedge funds" : anges ou démons ?

Par Claire Gatinois, Le Monde

Monde

3 Avril 2007


Les hedge funds (les fonds spéculatifs) sont-ils un facteur d'efficacité, comme certains l'affirment, ou au contraire contribuent-ils à leur instabilité ? Michel Prada, président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse, a créé la surprise dans Les Echos du mercredi 28 mars, en soulignant leur rôle de "participants utiles au marché : ils en assurent la liquidité, ils apportent de l'efficience par l'arbitrage et ils se comportent en actionnaires actifs, bousculant parfois des managements un peu trop paisibles".

De fait, avec des arbitrages audacieux, les hedge funds peuvent prendre les tendances à contre-courant, miser par exemple sur la baisse des marchés. Avec ce type de fonds, "le risque, pour l'épargnant, est un risque de gestionnaire, pas un risque de marché", explique Cyril Julliard, président d'Eraam, fonds de fonds.

Augustin Landier et David Thesmar, respectivement maître de conférences à l'université de New York et professeur à HEC , jugent quant à eux que non seulement les fonds spéculatifs ne sont pas nocifs mais que, au contraire, leur capacité à détecter les anomalies de cours permet d'améliorer le fonctionnement des marchés.

"En exploitant ces erreurs, ces investisseurs les font disparaître", avancent-ils. Après l'éclatement de la bulle autour des valeurs technologiques en 2000, "le cours de l'action Cap Gemini a été sauvé par les hedge funds, qui ont trouvé judicieux d'investir dans une société (qu'ils estimaient) sous-évaluée", soulignent-ils. Et ils ont gagné, puisque le cours s'est redressé in fine, passant de 15 à 50 euros.

"Le marché fait des bêtises mais n'est pas myope", assure David Thesmar. Ainsi les hedge funds, accusés de spéculation à court terme, seraient au contraire des visionnaires de long terme.

Patrick Artus, responsable de la recherche chez Natixis, ne partage pas cette opinion. "La mini crise de février 2007 (...) a démontré le manque de sang-froid des intervenants, qui adoptent sans réfléchir des thèses invraisemblables", soutient-il. La contagion de la chute des cours commencée à Shanghaï en février n'avait, selon lui, aucune raison macroéconomique de se propager aux Etats-Unis, à l'Europe et au Japon, si ce n'est l'influence "de nouvelles techniques de gestion des risques", regrette-t-il.

Et de préciser "qu'il apparaît que les acteurs des marchés peuvent croire collectivement à des évolutions ou à des mécanismes pourtant extrêmement improbables. Et l'émergence de ces croyances collectives déraisonnables a des effets renforcés sur les marchés financiers par l'existence d'une proportion de plus en plus élevée d'investisseurs qui refusent de subir des pertes à court terme". "On sait que c'est en particulier le cas des hedge funds", accuse-t-il.


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us