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La mobilisation faiblit, M. Raffarin affirme sa "détermination"

 

By Claire Guélaud, LE MONDE

 

June 4, 2003

Les manifestations contre le projet Fillon sur les retraites ont rassemblé moins de monde que lors de la précédente journée d'action du 13 mai. La grève, notamment dans les transports, n'a pas provoqué la paralysie redoutée. Le premier ministre entend continuer à "réformer".

A l'exception de l'éducation nationale, la mobilisation contre la réforme des retraites a donné, mardi 3 juin, pour la première fois des signes d'essoufflement.

Une mobilisation plus faible. Les manifestations ont rassemblé moins de monde que le 13 mai : 455 000 personnes, selon la police, et 1,5 million selon les syndicats. Lors de la précédente journée d'action nationale, les évaluations oscillaient entre un et deux millions de manifestants. Les arrêts de travail, en particulier dans les transports, n'ont pas provoqué les paralysies redoutées. Les ministères ont recensé 30 % de grévistes contre près de 58 % le 13 mai. Le premier ministre a tenu à affirmer, à l'Assemblée nationale : "Vous pouvez compter sur la détermination du gouvernement pour réformer la République parce qu'il en va de la survie même de la République !", a-t-il rétorqué, dans l'hémicycle, au député communiste Maxime Gremetz, lors de la séance des questions d'actualité.

Journée d'action le 10 juin. Les quatre syndicats engagés dans une démarche unitaire (CGT, FO, FSU, UNSA) voient, en revanche, dans "l'extension du mouvement privé-public" une "réplique cinglante au gouvernement". Ils appellent de nouveau à la grève, le mardi 10 juin, jour de la présentation du plan Fillon à l'Assemblée nationale. Ce même mardi, qui verra les syndicats des personnels de l'éducation nationale et le gouvernement débattre de la décentralisation, les enseignants sont invités à participer à une onzième journée d'action.

Dans les transports urbains, les grèves de mardi ont provoqué de nombreuses perturbations, mais pas de paralysie. A la RATP, où seule la CGT a déposé un préavis de grève "illimité", 17 % des personnels avaient cessé le travail, contre 56 %, le 13 mai, selon la direction qui prévoyait, mercredi 3 juin, un service "inégal". A la SNCF, où la CGT a invité les cheminots à voter "la reconduction de la grève pour une durée de 24 heures", la direction, qui avait recensé 41 % de grévistes, comptait, pour ce mercredi, sur une "nette amélioration du trafic".

Mise en garde aux syndicats. Les présidents des deux entreprises publiques se sont efforcés de rassurer leurs personnels - Louis Gallois (SNCF) relevant aussi qu'une journée de grève coûte 20 millions d'euros à l'entreprise -, tandis que le ministre des transports, Gilles de Robien (UDF), adressait une mise en garde implicite aux syndicats. Dans une interview au Figaro du 3 juin, M. de Robien a estimé qu'une loi instaurant un service minimum dans les transports "n'est pas une mauvaise idée" si elle prévoyait "une négociation interne" préalable.

En province, les transports urbains ont fonctionné inégale - ment mardi : de 10 % à 40 % dans une vingtaine de villes, de 50 % à 100 % dans une trentaine d'autres. Au total, 54 préavis avaient été déposés, dont 33 reconductibles.

Dans le secteur aérien, environ 80 % des vols avaient été annulés au départ et à l'arrivée des aéroports français, en raison d'une grève des contrôleurs aériens. La direction générale de l'aviation civile (DGAC), comme Air France, annonçait des "perturbations possibles" pour mercredi.

Le pari de la CGT. Le syndicat continue de maintenir deux fers au feu : tout en réitérant son appel à un débat public et à la réouverture de négociations, elle parie sur des grèves et des rassemblements tournants pour durer et continuer de faire pression sur les pouvoirs publics. "Nous ne nous arrêterons pas le 10 juin", nous déclare Jean-Christophe Le Duigou, qui met en garde le gouvernement contre une victoire à la Pyrrhus sur les retraites.

Le débat au Parlement. Le débat se déplace aussi sur le plan politique et parlementaire. Le président de l'UMP, Alain Juppé, remarque, dans le quotidien La Montagnedu 3 juin, que "les esprits ont évolué" depuis 1995. "Mon sentiment, aujourd'hui, c'est que cette réforme va se faire", ajoute-t-il. Dans un entretien aux Echos, Alain Madelin, partisan d'un système par capitalisation, déclare que "la majorité doit améliorer le texte gouvernemental sans outrance". Dans l'opposition, le Parti communiste s'apprête à déposer plusieurs milliers d'amendements. Le bureau national du Parti socialiste a précisé mardi sa position sur les retraites, passant par l'emploi et la garantie du pouvoir d'achat.


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