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Travailler plus longtemps alors que nos enfants sont sans travail? 

Par Baudouin Deckers

France

2 novembre 2005

Pourquoi gouvernement et patrons ont-ils sonné la charge contre les prépensions? Socialement, ça n'a pas de sens. Mais cela tient à la logique même de la société capitaliste.

Pour la plupart des gens, comme pour Pascal Cardillo, cela n'a pas de sens de faire travailler les plus âgés alors qu'il y a 600.000 chômeurs. Mais ce qui est illogique pour les travailleurs ne l'est pas pour nos grands patrons. 

Voici ce qu'écrit l'organisation patronale FEB dans son Masterplan 2004, qui a inspiré le Pacte de solidarité entre les générations du gouvernement: «A politique inchangée, le vieillissement de la population entraînera à moyen terme (2030) un coût supplémentaire de minimum 3,8% du PIB, tant pour les soins de santé que pour les pensions en raison de l'espérance de vie accrue... Le relèvement du taux d'activité des travailleurs âgés... est une des solutions nécessaires pour atténuer cette hausse intenable.»1 

Le Produit intérieur brut (PIB) est constitué des revenus du travail et des revenus du capital (intérêts, dividendes et autres revenus de la fortune). Pour maintenir le système actuel des pensions, il faudra y consacrer 3,8% du PIB en plus, dit la FEB. Soit. Mais ce que les patrons ne disent nulle part, c'est qu'en 25 ans de temps, la part des revenus du travail dans le PIB a fortement diminué: 10% du PIB est passé du portefeuille des travailleurs à celui des détenteurs de capital. Les riches mettent donc la main sur une part sans cesse plus grande des richesses produites. 

Pour les patrons, «augmenter la compétitivité» signifie: augmenter sans cesse les dividendes aux actionnaires. Donc: réduire encore plus la part des revenus du travail dans le PIB pour augmenter celle des revenus du capital. Ils trouvent «intenable» l'idée qu'ils devraient diminuer la part des dividendes dans la répartition du PIB. De là qu'ils exigent aussi que leurs «charges sociales» diminuent sans cesse et que l'État intervienne toujours moins dans la Sécu - afin de pouvoir accorder aux patrons plus de diminutions de taxes de toutes sortes. 

Une société hautement développée comme la Belgique (la richesse produite a été multipliée par quatre depuis 1945) peut parfaitement payer le vieillissement avec les richesses produites, qui sont d'ailleurs toujours plus amples. Si patrons et gouvernement s'y opposent, cela tient uniquement à la logique du système capitaliste. Ce système ne marche que si les profits augmentent sans cesse pour les actionnaires, pour les propriétaires du capital. Ce système ne marche que pour autant que l'exploitation des travailleurs augmente continuellement. 
La logique des travailleurs s'exprime dans la revendication d'un impôt sur la fortune. Cette revendication ne touche pas en tant que tel au système capitaliste, elle vise seulement à redistribuer les richesses. Mais elle rend pourtant les patrons malades, car elle remet en question la logique capitaliste. 


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