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Les maisons de retraite s'animent

Par Michaëla Bobasch, Le Monde 

France

18 janvier 2006 

La solitude, c'est très bien pour philosopher, mais pas trop longtemps, indique une résidente en maison de retraite. 

Les animations doivent permettre aux retraités de mieux se connaître dans une ambiance conviviale. Les forums de discussion sur des thèmes fédérateurs servent à cela. A l'hôpital Broca, à Paris, une revue de presse sur le beaujolais nouveau a eu plus de succès que la précédente sur la réforme de l'école, moins appréciée des pensionnaires qui n'avaient pas de petits-enfants. " Ces débats stimulent la curiosité intellectuelle et le goût de la discussion", explique le professeur Françoise Forette, directrice de la FNG.

Les activités sont aussi l'occasion pour les résidents de garder le contact avec leur passé professionnel. A la Maison nationale des artistes à Nogent (Val-de-Marne), d'anciens peintres et photographes réalisent des expositions. "Pour les autres, le plaisir de la création artistique est une véritable thérapie qui permet d'affermir leur autonomie", commente Jérôme Pellissier, chercheur et écrivain.

Les animations sont également un moyen d'ouvrir la maison de retraite sur l'extérieur en y accueillant des enfants pour des activités intergénérations ou en organisant des sorties. Le Shamrock, la maison de retraite du centre hospitalier de Fécamp, a ainsi institué la Régate des aînés, qui a réuni en juin, 80 résidents de trois établissements pour une course en mer. Une nouvelle rencontre a permis par la suite aux participants de visionner le film et les photos réalisés à cette occasion et, pour certains, d'échanger leurs souvenirs d'anciens marins.
Enfin, les animations aident à retarder le vieillissement grâce à des activités physiques ou manuelles comportant une dimension affective ou culturelle. Au cours d'un atelier pâtisserie, à l'hôpital gériatrique de Cernay (Haut-Rhin), Christelle, aide-soignante, guide ainsi les mains malhabiles pour casser un oeuf, insérer la fève dans la pâte et tracer le quadrillage à la pointe du couteau pour réaliser la traditionnelle galette des rois.

Les animations ne sont jamais obligatoires. "Si ça ne me plaît pas, je n'y vais pas", lance une retraitée interviewée dans le film. Il arrive cependant que des directeurs d'établissement fassent preuve d'autorité, lorsque l'activité est coûteuse et requiert des interventions extérieures. "Ce fut le cas pour un stage "équilibre, posture, motricité" organisé en partenariat avec la formation en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) de l'université Montpellier-I", explique Michel Aimonetti, directeur du foyer du romarin, à Clapiers (Hérault). "Après un bilan préalable, quinze résidents ont suivi deux fois par semaine des cours personnalisés avec des étudiants de maîtrise. Quelques participants, rebutés par l'effort, ont voulu abandonner en cours de route. Je les en ai dissuadés en faisant miroiter les bienfaits de l'opération pour leur équilibre."

On assiste depuis quelque temps à une professionnalisation de l'animation, grâce notamment à l'option "gérontologie" du brevet d'Etat d'animateur technicien de l'éducation populaire (Beatep). La tendance actuelle implique un maximum d'intervenants, prestataires spécialistes d'une discipline (ateliers d'écriture, bridge, initiation à Internet), ergothérapeutes, kinésithérapeutes, orthophonistes, qui proposent des activités spécifiques : gymnastique adaptée à la personne âgée, ateliers-mémoire. A l'hôpital gériatrique de Cernay, le personnel soignant lui-même assure un "atelier tendresse" avec soins esthétiques et de bien-être (massage facial), pour des personnes très dépendantes.

Les animations les plus réussies sont celles qui sont prises en charge par les résidents eux-mêmes, l'animateur se cantonnant au rôle de catalyseur. Ainsi, l'animatrice de l'atelier presse de l'hôpital Broca propose que, pour une séance ultérieure, l'un des participants choisisse un article qui l'intéresse et le fasse partager aux autres. "Je demande toujours aux nouveaux arrivants s'ils ont un passe-temps favori, explique M. Aimonetti. Une retraitée a ainsi créé une chorale avec l'aide de sa fille, l'animation contribue alors à renforcer les liens familiaux." "L'animation, conclut-il, ne doit pas être perçue comme un produit de consommation, mais constituer un moment fort de leur vie ordinaire." 


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