Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 



Alzheimer: un vaccin à portée de main

 

 

D'apres Estelle Saget, in l'Express et Doctissimo.fr

Septembre 2005

 

Face à la maladie d'Alzheimer, les médecins disposent de plusieurs molécules qui peuvent retarder son évolution, mais pas l'éliminer. Outre les résultats prometteurs de nouveaux composés, le plus grand espoir réside dans la mise au point d'un vaccin préventif mais également thérapeutique. Retour sur ce qui pourrait constituer l'une des plus importantes découvertes de ces prochaines années.

Les médecins disposent aujourd'hui de trois médicaments s'attaquant aux symptômes de la maladie d'Alzheimer. Ces composés permettent d'améliorer les facultés intellectuelles et le comportement des malades, sans toutefois les guérir. C'est dans un tel contexte qu'apparaissent en 1999 les premiers résultats d'une vaccination thérapeutique sur des souris.

Des souris et des hommes

Une souris senior pataugeant au milieu d'un labyrinthe aquatique. Curieux tableau plus digne d'un cirque que des premiers stades de l'un des plus formidables espoirs pour les 800 000 patients atteints de la maladie d'Alzheimer en France. Et pourtant. En 1999, Dale Schenk, chercheur à Elan Pharmaceuticals, une société américano-irlandaise, décide de travailler à la mise au point d'un vaccin. A l'origine de la maladie d'Alzheimer, on note l'accumulation anormale de peptides amyloïdes bêta (Aß), responsables de la formation des plaques amyloïdes caractéristiques des dégâts cérébraux. Produits en trop grande quantité, ils ne sont pas éliminés à un rythme suffisant. Ce chercheur a ainsi l'idée de stimuler le système immunitaire pour qu'il produise des anticorps qui désigneront les Aß come indésirables, rétablissant par la même occasion l'équilibre.

Il restait à passer de la théorie aux premiers tests. Depuis le milieu des années 1990, les scientifiques disposent d'un modèle d'expérimentation animale : des souris génétiquement modifiées pour développer ces plaques amyloïdes caractéristiques. Schenk a ainsi vacciné des souris de six semaines. Résultats : le vaccin baptisé appelé AN-1792 les a complètement protégées contre la formation de plaques. Chez celles déjà malades, les plaques semblaient même disparaître. Le vaccin présentait donc des vertus préventives mais également curatives !

En décembre 2000, deux équipes (l'une de l'Université de Floride2, l'autre de l'Université de Toronto3) confirment ces résultats. Grâce à des tests cognitifs sur des souris, ils prouvent que la disparition de ces plaques réduit les pertes de mémoire liées à la maladie d'Alzheimer.

Des essais sur des malades à des stades peu évolués

Forts de ces résultats, les chercheurs ont commencé les premiers essais chez l'homme. Dans un premier temps, l'innocuité du produit évaluée par une première série de tests a été annoncée par Dale Schenk lors du Congrès Mondial Alzheimer à Washington en juillet 2001. Près d'un quart des patients auraient développé des anticorps contre la substance amyloïde.

Deuxième étape, le lancement d'un essai clinique multicentrique afin de tester l'efficacité du vaccin. Aux Etats-Unis 14 hôpitaux participaient à l'expérimentation, ainsi que 5 pays européens, dont la France.

Malheureusement plusieurs cas d'encéphalites se sont déclarés chez les volontaires. Les laboratoires irlandais et américains qui promouvaient l'essai ont préféré interrompre immédiatement les essais. Les recherches ont aussitôt repris afin de déterminer la cause de l'incident. Quoique les laboratoires restent discrets, on évoque la possibilité d'un problème d'ordre méthodologique. Elan Pharmaceuticals semble se montrer optimiste en tablant sur le lancement d'un nouvel essai dans 2 à 3 ans. Il est vrai que les enjeux de la mise au point d'un tel vaccin avive la concurrence entre chercheurs.

L'espoir d'un traitement curatif

Contrairement aux autres traitements contre la maladie d'Alzheimer, c'est la première fois que l'on peut espérer un effet curatif. Les traitements disponibles actuellement ne peuvent que réduire les symptômes et retarder l'évolution de la maladie.

Article de l'Express , 19 septembre 2005

De toutes les pistes explorées dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer, c'est la plus prometteuse: un traitement vaccinal au long cours. Efficace chez la souris, il pourrait l'être aussi chez l'homme. Un nouvel essai clinique, piloté par le laboratoire suisse Roche, doit permettre de le vérifier. Dès le début de l'année prochaine, plusieurs dizaines de patients, parmi les 850 000 personnes touchées en France, vont y participer dans les hôpitaux de Bordeaux, Marseille, Montpellier, Nice, Toulouse et Paris.

Attention, pas de confusion: il ne s'agit pas d'un vaccin classique, comme ceux qui permettent aux bien portants d'être épargnés par le tétanos ou l'hépatite B. La piqûre vise, bien sûr, à produire une réaction immunitaire. Mais, ici, la mission des anticorps ne consiste pas à détruire un microbe ennemi. Leur cible: des lésions caractéristiques d'Alzheimer, les plaques séniles qui se forment dans le cerveau et bloquent le fonctionnement des neurones. La Journée mondiale contre cette maladie, le 21 septembre, fournit l'occasion de mesurer les progrès accomplis dans la voie de la vaccination.

Le départ de cette course de fond a été donné il y a cinq ans déjà. La société irlandaise Elan, associée au laboratoire américain Wyeth, avait lancé un premier essai aux Etats-Unis et en France, brutalement interrompu en 2002. Parmi les 298 personnes traitées, 18 présentaient en effet de graves inflammations du cerveau. L'échec, pourtant, n'était qu'apparent. Car, dans le crâne des patients, les plaques séniles avaient bel et bien régressé. Aujourd'hui, les chercheurs proposent deux nouvelles approches. Soit injecter une protéine mieux ciblée, capable de pousser l'organisme à produire des anticorps sans pour autant provoquer d'effets secondaires. Soit injecter des anticorps tout prêts, fabriqués artificiellement en laboratoire. Chacune de ces solutions fait actuellement l'objet d'un nouvel essai aux Etats-Unis. Le laboratoire suisse Novartis a lancé le sien, en Suède, dans les premiers jours du mois de septembre.


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us