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Le soutien aux personnes agées repose encore sur la solidarité familiale

Par: Laetitia Van Eeckhout
Le Monde, 14 novembre 2000

Un ménage français sur cinq comptant au moins une personne de plus de 65 ans bénéficie de l´aide d´un proche.

Le tiers des ménages comptant au moins une personne de soixante-cinq ans ou plus (soit 2,3 millions de ménages) recourt aujourd´hui, selon l´Insee, à une aide extérieure à domicile. Et pour un sur cinq, cette aide est dispensée par un professionnel. Au cours des dix dernières années, le recours à une aide à domicile professionnelle s´est beaucoup développé, sous l´effet du vieillissement de la population, mais également des mesures prises en faveur des emplois familiaux.

Pour avoir recours à un tel soutien professionnel, les ménages dépensent en moyenne 900 francs par mois. Ce montant ne couvre cependant pas toutes les dépenses occasionnées par les aides en faveur des personnes âgées. En effet, une partie des heures d´intervention des professionnels est, sous certaines conditions de revenus et de dépendance, partiellement ou totalement financées par les caisses de retraite, l´assurance-maladie ou les conseils généraux.

Selon l´Observatoire de l´action sociale décentralisée (ODAS), les dépenses des départements dans ce domaine s´élèvent à 4,8 milliards de francs. Celles engagées par les caisses de retraite atteignent quelque 8 milliards.

On ne saurait toutefois réduire le coût supporté par les individus aux seules dépenses occasionnées par le recours à une aide professionnelle payante. La solidarité familiale joue encore un rôle essentiel dans l´accompagnement du vieillissement. Au total, 1,3 million de ménages – soit un sur cinq de ceux comptant au moins une personne de plus de soixante-cinq ans – bénéficie de l´aide d´un proche. Et le temps d´aide moyen consacré par celui-ci est de quatre heures et demie par semaine.

Ce soutien familial joue un rôle d´autant plus crucial que le ou les parents sont dépendants. Alors que deux tiers des ménages bénéficiant d´une aide comptent au moins une personne dépendante, un tiers d´entre eux sont exclusivement soutenus par leur famille. Et quand bien même six de ces mêmes ménages sur dix bénéficient d´une aide professionnelle, celle-ci est quasiment toujours complétée par un soutien familial.

Une solidarité familiale qui, avec l´éclatement des familles, risque de s´essouffler. En augmentant les plafonds de ressources et en diminuant le degré de dépendance conditionnant l´ouverture de droits, la future prestation autonomie soulagera un peu les ménages.

Reste que si l´Allemagne a fait le choix en 1995 de créer une cotisation spécifique pour couvrir la dépendance, la France, elle, a jusqu´alors renoncé à faire de celle-ci un nouveau risque assumé par la solidarité nationale, par crainte d´aggraver plus encore le déficit de la Sécurité sociale. Ce qui aurait conduit à augmenter les cotisations sociales et à mettre à contribution la branche retraite. Mais soutenir pleinement le développement du réseau d´aide à domicile ne supposerait-il pas de reconnaître la dépendance comme un enjeu de solidarité nationale ?