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France:

Equiper les Maisons de Retraite contre "la très Forte Chaleur"

Le Monde

February 13, 2004

Le secrétaire d'Etat aux personnes âgées, Hubert Falco, demande aux préfets et directions départementales des affaires sanitaires et sociales (Ddass) d'ouvrir avant juin des pièces rafraîchies dans les maisons de retraite pour "lutter contre la très forte chaleur".
M. Falco a adressé aux préfets et directions départementales des affaires sanitaires et sociales une circulaire demandant de "veiller à ce que les établissements hébergeant des personnes âgées dans leur département installent un système de traitement de l'air pour disposer d'une pièce rafraîchie avant fin juin 2004", a indiqué jeudi le secrétariat d'Etat.

"Il apparaît que le rafraîchissement d'une ou de plusieurs pièces dans les établissements pour personnes âgées en fonction de leur taille constitue une réponse efficace pour lutter contre la très forte chaleur et les risques encourus par les personnes fragiles", explique M. Falco dans sa circulaire.

A près de quatre mois du début de l'été, le secrétariat d'Etat semble s'inquiéter des retards pris dans l'équipement des quelque 10 000 établissements hébergeant des personnes âgées pour "éviter que ne se reproduise le drame de l'été dernier".

"C'est une première alerte pour anticiper une situation à venir", explique-t-on au secrétariat d'Etat avant de pointer du doigt une certaine passivité des établissements depuis la canicule, même si des directeurs de maison de retraite "ont percuté rapidement".

Le secrétariat d'Etat aux personnes âgées admet par ailleurs qu'il compte sur les préfets "pour faire remonter les informations" sur l'état d'avancement des travaux d'équipement dans chaque département. "On est un peu court en renseignements", avoue l'entourage de M. Falco.

Le financement de ces pièces rafraîchies, d'un coût unitaire estimé "entre 10 000 et 15 000 euros", doit être assuré "en concertation avec les conseils généraux", selon le secrétariat d'Etat.

M. Falco applique ainsi les recommandations de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) dans son rapport remis fin janvier au ministre des affaires sociales, François Fillon.

Les établissements devraient "d'urgence" s'équiper d'un "système minimal de rafraîchissement ou de climatisation", "renforcer leur isolation thermique" ou encore "modifier les ouvertures extérieures" (remplacer les stores par des volets, déverrouiller les fenêtres, etc.), avait conseillé l'IGAS.

"Chaque établissement doit veiller au maintien systématique d'un stock suffisant de brumisateurs d'eau minérale, de vaporisateurs pour l'humidification des rideaux, de poches à glace, de ventilateurs, cette liste n'étant pas exhaustive", exige ainsi M. Falco.

Le président de l'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (Adehpa), Pascal Champvert, a fait part à l'AFP de son "étonnement" et de sa "consternation" devant une circulaire envoyée "sans aucune concertation".

"Il s'agit d'une 'circulaire parasol'", s'est indigné M. Champvert selon lequel cette circulaire "impose des normes sans donner de moyens financiers".

"On refuse des crédits à des établissements pour se restructurer tout en exigeant d'eux un effort financier pour se doter d'outils techniques qui vont servir cinq jours tous les cinq ans", proteste-t-il.

Le syndicat des maisons de retraites privées (Synerpa) a pour sa part déploré "l'absence de financement" prévu par la circulaire décidée, selon lui, "sans aucune concertation".


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