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Tabagisme et renoncement au tabac chez les aînés

Atelier sur le vieillissement en santé 

France

7 novembre 2005 


La recherche a démontré qu'il est avantageux de cesser de fumer, et ce, à n'importe quel âge. L'étude de la Fondation MacArthur fait valoir que le tabagisme n'a pas d'âge : alors que les risques du tabagisme se prolongent dans le troisième âge, il en va de même pour les avantages liés à l'abandon du tabac. 
Le renoncement au tabac exerce une action protectrice qui augmente avec le nombre d'années depuis ce renoncement. Chez les fumeurs plus âgés, les avantages liés au renoncement à l'égard des maladies du cour et des accidents cérébrovasculaires sont presque immédiats, avec une diminution rapide de la mortalité, tandis que l'on ressent les avantages sur la fonction respiratoire après une plus longue période de temps. 

Des améliorations considérables sur le plan du système circulatoire et de la perfusion pulmonaire se produisent rapidement lorsque les personnes âgées cessent de fumer, et la plupart de ces améliorations se font ressentir au cours de la première année. Provoquée par le tabagisme, l'anomalie relative à la perméabilité épithéliale pulmonaire semble pouvoir être en grande partie réversible, et ce, en peu de temps. 

Des recherches estiment que le tabac cause 80 à 90 % de l'ensemble des cas de bronchite chronique et de l'emphysème. Les conséquences et la progression d'une maladie pulmonaire obstructive chronique sont réduites de façon notable lorsque l'on cesse de fumer. Les personnes qui cessent de fumer la cigarette avant d'être aux prises avec une fonction pulmonaire anormale ont moins de chances de souffrir de limitations ventilatoires. 

Les anciens fumeurs affichent un taux global de mortalité moins élevé, réduisent leurs chances de contracter une maladie cardiovasculaire, et de souffrir d'infarctus répétés du myocarde, d'un cancer du poumon et autres cancers, et ils bénéficient d'une meilleure fonction pulmonaire et physique en général. On constate un potentiel de rendement élevé, sous l'angle de l'économie et de la santé, des investissements dans le renoncement au tabac chez les fumeurs âgés, par rapport aux plus jeunes adultes. 

On a compilé, dans le rapport du Directeur du Service de santé publique des États-Unis (1990), des données résumant les avantages spectaculaires et souvent immédiats du renoncement au tabac chez les personnes âgées. On y déclarait en outre " qu'il n'est jamais trop tard pour cesser de fumer. " 
Le renoncement au tabac demeure la méthode la plus efficace de modifier l'évolution des maladies causées par le tabac chez les gens de tout âge, y compris chez ceux âgés de 65 ans et plus. Il existe des interventions efficaces de renoncement au tabac dans les cadres de la pratique clinique et de la santé publique. Rien n'indique que les interventions disponibles actuellement seraient moins efficaces chez les personnes âgées. 

Des guides de pratique clinique pour le traitement de la dépendance au tabac ont été publiés. Ces guides fournissent une base de preuves pour les genres d'interventions que les professionnels de la santé devraient utiliser pour aider les fumeurs à renoncer au tabac; des dispensateurs de soins médicaux offrent, à ce sujet, des conseils précis qui sont efficaces. Des interventions plus vigoureuses (counselling individuel, collectif ou téléphonique), qui fournissent un soutien social et une formation en résolution de problème, sont encore plus efficaces.

 Les patients plus âgés sont réceptifs aux conseils du médecin à l'égard du renoncement au tabac et ils affirment que ces conseils influencent de façon positive leurs décisions de cesser de fumer et leur confiance à cet égard. Les médecins sont plus susceptibles de donner des conseils aux patients souffrant de maladies ayant un lien reconnu avec le tabagisme telles que les maladies cardiovasculaires, cérébrovasculaires ou respiratoires. Parmi les fumeurs plus âgés, 36 % affirment que leurs médecins ne leur ont jamais conseillé d'arrêter de fumer. 

Il existe des indications solides et constantes que les traitements pharmacologiques pour le renoncement au tabac (en particulier, la thérapie de remplacement de la nicotine et le bupropion) peuvent aider les gens à cesser de fumer. Les pharmacothérapies sont efficaces même lorsqu'elles sont employées sans programmes de soutien en matière de comportement. De plus en plus de gens utilisent de l'aide (matériaux d'auto-assistance, counselling et/ou thérapie de remplacement de la nicotine) lorsqu'ils veulent cesser de fumer. Ceux qui utilisent de l'aide ont des taux de renoncement plus élevés. Entre un cinquième et un tiers des tentatives de renoncement se font avec de l'aide.

L'incidence des prix du tabac semble moins importante pour les hommes âgés, tandis que les femmes de tous âges semblent être plus sensibilisées à ces prix. L'attention à l'égard des messages d'information sur la santé diminue avec l'âge, probablement parce que la plupart des campagnes anti-tabac ont ciblé les personnes plus jeunes. On demande à ce que des stratégies visant à accroître le renoncement au tabac chez les personnes âgées soient mises en place. Ces stratégies sont particulièrement urgentes lorsque l'on considère l'importance accrue du tabagisme chez les femmes au seuil du troisième âge. 

Un petit nombre d'études sur les résultats des traitements, examinant en particulier les indicateurs de réussite liés au renoncement au tabac chez les fumeurs âgés, ont confirmé l'importance des facteurs suivants : 
. dépendance à la nicotine peu élevée; 
. auto-efficacité accrue du renoncement; 
. niveau de scolarité; 
. hospitalisation pour cause de maladie; 
. réussite antérieure en matière de renoncement au tabac; 
. motivation plus forte; 
. perception accrue des avantages pour la santé; 
. perception réduite des obstacles liés au renoncement; 
. utilisation d'un plus grand nombre de stratégies de renoncement; 
. avoir un conjoint non fumeur et peu ou pas de connaissances qui fument; 
. rencontres fréquentes avec un pharmacien ou un médecin pour les personnes âgées utilisant des timbres à la nicotine. 
Ces constatations, dont les résultats sont prometteurs, ont été utilisées afin de mettre au point des traitements adaptés à chaque personne âgée, comme une étude pilote menée actuellement auprès des utilisateurs âgés de timbre à la nicotine. 

Les recherches publiées depuis 1990 ont démontré notamment que les fumeurs plus âgés sont très ouverts aux programmes ciblés de renoncement au tabac. Ils ont autant de chances, sinon plus, de réussir à cesser de fumer que les fumeurs plus jeunes, et ce, par leurs propres moyens ou à l'aide d'un programme d'aide individuel ou de consultation, qu'il soit pharmacologique ou non. Cela comprend de brèves interventions dans des établissements de soins primaires ainsi qu'une combinaison de conseils sur le renoncement et une thérapie de remplacement de la nicotine. Malheureusement, même si les personnes plus âgées rencontrent leur médecin plus souvent que les groupes d'âge plus jeunes, la plupart d'entre eux ne reçoivent pas l'aide ou les conseils dont ils ont besoin pour cesser de fumer. 

Les recherches indiquent que la disponibilité accrue des thérapies de remplacement de la nicotine (et autres techniques de renoncement) pourrait aider de nombreux fumeurs âgés à cesser de fumer, tout particulièrement lorsque ces thérapies sont jumelées à d'autres interventions. Parmi celles-ci, mentionnons : 

. hausse des taxes sur les cigarettes;
. interdiction de fumer dans les endroits publics, en particulier dans les hôpitaux, les cliniques, les lieux de travail et les espaces clos où se réunissent des non-fumeurs vulnérables;
. interdiction globale de faire la promotion et le marketing de produits de tabac, et apposition plus visible d'avertissements pour la santé sur les produits du tabac;
. action globale contre la contrebande des produits du tabac.
Des arguments logiques, humains et économiques plaident pour la mise en application d'une politique globale en matière de lutte contre le tabagisme, comprenant entre autres les interventions décrites ci-dessus, dont tireront avantage les citoyens de tous âges. Les personnes âgées ne doivent pas être exclues de cette stratégie. Celles qui ont des antécédents de tabagisme de longue date auront probablement besoin de beaucoup plus d'aide pour cesser de fumer.


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