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Nous vivrons vieux. mais dans quel état de santé ?

La Nouvelle Republique

France

13 octobre 2005


Des chercheurs affirment avoir réussi à prolonger l'espérance de vie des vers en modifiant leurs gènes ou en leur administrant des versions synthétisées d'enzymes naturelles antioxydantes. A l'échelle humaine, cette découverte nous mènerait

Demain devrait nous voir vivre vieux. et de plus en plus vieux, car la recherche médicale avance à pas de géant. Notre société devra s'adapter à ce nouvel art de vivre sous le poids des ans.

Jusqu'à quel âge peut-on vivre ? La question mérite d'être posée en raison des progrès spectaculaires de la longévité en quelques dizaines d'années dans les pays développés. La diminution de la mortalité est allée au-delà de toute attente en raison d'un risque de mort précoce presque éliminé, d'une éradication des maladies parasitaires et infectieuses et d'une réduction des maladies cardio-vasculaires. On bute actuellement sur la mortalité par tumeur. 

Certains scientifiques estiment que l'on ne pourra pas dépasser 85 ans d'espérance de vie à la naissance, hommes et femmes confondus. On y arrive tout doucement, mais plus rapidement en France qu'aux États-Unis. L'espérance de vie à cent ans, on en parle pour le XXIIe siècle. 

Une autre thèse avance qu'une lutte est possible contre le processus de dégradation de l'organisme. Cela va bien au-delà des suppléments vitaminiques, hormonaux et autres antioxydants qui nous promettent une jeunesse éternelle. Quant à la DHEA, « l'hormone anti-âge », elle a fait l'objet d'un rapport sévère de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de la santé pour son intérêt assez modeste. Des chercheurs affirment avoir réussi à prolonger l'espérance de vie des vers en modifiant leurs gènes ou en leur administrant des versions synthétisées d'enzymes naturelles antioxydantes. A l'échelle humaine, cette découverte nous mènerait jusqu'à 120 ans. 

On parle maintenant de la télomérase comme la protéine de l'immortalité. Placées à l'extrémité des chromosomes, les télomères sont des séquences d'ADN répétées des milliers de fois. Plus elles sont courtes, plus la cellule est en fin de vie. On a remarqué, sur six vaches clonées aux États-Unis, des télomères plus longues que ceux des animaux nouveau-nés. Il faudra attendre pour en savoir plus sur la faculté de la télomérase de remonter l'horloge biologique des cellules. 


Quoi qu'il en soit, ne serait-ce que dans notre pays, le nombre de centenaires, actuellement de 10.000, pourrait exploser et passer à 150.000 en 2050. Une réalité encourageante, mais encore loin des mythiques 969 ans du patriarche biblique Mathusalem. 

La durée de vie des centenaires a fait un bond de 1,11 an par décennie depuis trente ans. Les femmes sont sept fois plus nombreuses que les hommes. Ces personnes ont souvent un optimisme à toute épreuve et un caractère bien trempé. 

Nous ne sommes pas pour autant tous égaux devant le vieillissement. Ce serait d'abord une question de chromosomes. Il existe des familles où les nonagénaires sont nombreux. Quand on a un frère ou une sour centenaire, on a quatre fois plus de chance d'atteindre son 91e anniversaire que la moyenne. Une attention a été portée sur le locus du chromosome 4, qui serait lié à la longévité. 

Éliminer les causes de mortalité les plus répandues n'augmenterait l'espérance de vie que d'une quinzaine d'années. Seules des découvertes permettant de modifier le processus de vieillissement pourraient marquer une nouvelle augmentation significative de l'espérance de vie. 

En attendant ce nouveau grand pas, il faudra porter notre attention plus sur une amélioration de la qualité de vie que sur un allongement de sa durée. 

Certains estiment qu'on mourra plus tard, mais avec toutes sortes de maladies dégénératives. D'autres considèrent que plus la mortalité régressera, plus ces maladies seront contrôlées. Et entre les deux, il y en a qui pensent qu'on vivra longtemps avec la même proportion de maladies invalidantes que de nos jours. 

L'Institut de la longévité, inauguré en 2001 par le ministre Roger-Gérard Schwartzenberg, se proposait de faire de la recherche pour ne pas se résigner à voir des personnes du troisième ou du quatrième âge vieillir mal en développant des pathologies nécessitant des soins et des hospitalisations fréquentes, avec le coût qui en résulte pour la Sécurité sociale. 

L'objectif est donc de vivre vieux et de vivre mieux. 


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