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Annan propose la création d'un fonds global de lutte contra le

Par: AFP
Courrier International, April 26, 2001

Abuja- Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a proposé jeudi au chefs d'Etats africains réunis au sommet d'Abuja pour discuter du sida et des autres pandémies qui ravagent le continent noir, la création d'un fonds global de lutte de plusieurs milliards de dollars. 

"Le monde dans son ensemble devrait dépenser entre 7 à 10 milliards de dollars dans la lutte contre le sida. Cela paraît beaucoup et c'est beaucoup, mais ce n'est pas impossible lorsque l'on sait que cela représente juste un peu plus de 1 % du montant global des dépenses militaires", a-t-il affirmé, demandant la création d'un "fonds global" de lutte contre la pandémie. 

"Ce fonds doit être structuré pour que nous soyons sûrs qu'il réponde aux besoins des pays et des personnes affectées. Il doit pouvoir compter sur les conseils des meilleurs experts dans le monde, qu'ils se trouvent au sein de l'ONU, dans la société civile ou parmi les personnes vivant avec le sida", a-t-il précisé. 

"J'entend poursuivre cette idée avec toutes les personnes concernées durant les prochaines semaines et j'espère que dans un futur proche ce fonds sera en place", a-t-il poursuivi. 

M. Annan a précisé plus tard au cours d'une conférence de presse que "les principaux donateurs et les pays développés ont un rôle à jouer" dans la mise en place de ce fonds qui devra être financé par des fondations privées, des individus et des gouvernements pour être durable sur le long terme. 
Selon lui, il devrait y avoir un engagement des gouvernements donateurs avant la prochaine session de l'ONU à la fin juin. 

Le monde développé doit "dépenser plus pour la recherche" sur le VIH-sida, a renchérit l'ancien président américain Bill Clinton, qui s'interroge: "Nous avons bien l'argent, mais avons-nous la volonté ?" 
"0,04% du PNB des nations industrialisées est suffisant pour combattre le sida. Aujourd'hui les pays industrialisés ne dépensent que 0,02 % de leur PNB dans la lutte contre le sida", soulignait de son côté la directrice de l'Organisation mondiale de la Santé, Gro Harlem Brundtland. 

"Le monde a de l'argent, qu'est-ce que dix milliards de dollars ? Cela peut être fait aisément", a de son côté déclaré le président ghanéen, John Kufuor. 

"Mon opinion est que les Etats africains devraient mettre en place des infrastructures et des institutions pour lutter contre le sida et cela doit être une décision conjointe de tous les chefs d'Etat", a affirmé à l'AFP le président ivoirien Laurent Gbagbo, dont le gouvernement est le premier au monde a comprendre un ministère spécialement consacré au sida. 

Il "faut faire passer les efforts mis jusqu'à présent dans la discussion dans des actions concrètes et pratiques", a lui aussi souhaité le président rwandais Paul Kagame. 

Découvreur au début des années 80 du virus du VIH-sida, le Pr Luc Montagné soutient la proposition onusienne d'un fonds global, mais souligne "qu'il est nécessaire que les gouvernements africains s'engagent et se mobilisent pour développer des réseaux de distribution des médicaments". 

"Le fonds pourrait acheter les médicaments au plus bas prix et les revendre encore moins cher à des pharmacies centrales dans les pays pour des distributions au plus proche des populations". 

Il a souhaité que soient également prises en compte "la formation des médecins sur le sida et l'administration des trithérapies". 
Pour lui, il ne faut pas "oublier que nous sommes dans une étape intermédiaire parce que ces médicaments ne soignent pas et qu'en Afrique, les patients ne vont jamais supporter des traitements sur 5 ou 10 ans: il faut donc poursuivre la recherche". 

Le sommet doit s'achever vendredi par l'adoption à l'issue de ce sommet une déclaration dite d'Abuja et un programme d'action commun de lutte contre le sida.