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La Réforme des Retraites Ravive la Colère Syndicale

Le Monde

France

26 Septembre 2007

François Fillon a pris le risque de se mettre à dos la CFDT en présentant mardi 25 septembre ses propositions de réforme des retraites. Il a notamment proposé la "révision du dispositif des carrières longues", qui permet aux salariés ayant commencé de travailler à 14, 15 ou 16 ans de partir à la retraite avant l'âge de 60 ans, à condition d'avoir cotisé pendant 42 ans. Cette mesure avait permis d'obtenir l'assentiment de la CFDT lors de la réforme de 2003. "Je vis cela comme une provocation", a déclaré, mercredi au Monde, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque. 

"Que se passe-t-il au gouvernement ?, s'impatiente M. Chérèque. Nicolas Sarkozy nous fait des gentillesses pour nous amadouer, et le premier ministre durcit le ton. Soit ils sont d'accord entre eux, et il faut qu'ils fassent très attention. Soit ils sont en désaccord, et ils doivent mettre de l'ordre dans la maison."

Raison de la colère : M. Fillon a justifié, mardi, la révision du régime des carrières longues par le coût important de cette mesure, estimé pour 2007 à 2,2 milliards d'euros (1,8 milliard en 2006). Les départs "anticipés" pour carrière longue ont concerné 430 000 personnes au 16 septembre, indique la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV). "Il n'est pas question de remettre en cause le dispositif pour les carrières longues", lance M. Chérèque, qui avait fait de cette mesure une des conditions de son soutien à la réforme Fillon de 2003, mais avait affronté dans son organisation une crise sans précédent et le départ de dizaines de milliers de militants.

M. Fillon a aussi annoncé l'augmentation de la durée de cotisation de 40 à 41 ans entre 2009 et 2012 (soit un trimestre par an). "L'augmentation de la durée de cotisation à 41 ans n'est pas une option, elle est prévue par la loi", a-t-il déclaré. Faux, lui répond M. Chérèque, qui réfute les propos du chef du gouvernement. "Le premier ministre est en train de transgresser sa propre loi, explique-t-il, puisque l'augmentation de la durée de cotisation à 41 ans doit faire l'objet d'un examen par le Conseil d'orientation des retraites, avant que le gouvernement et le Parlement ne la transcrivent éventuellement dans un décret." Ce passage à 41 ans n'est pas inscrit dans la loi, seulement envisagé, et doit être soumis à la discussion avec les partenaires sociaux.

En ciblant les carrières longues, le premier ministre prend le risque d'une crise avec la CFDT. Un choix délicat au moment où Nicolas Sarkozy demande à son gouvernement et aux partenaires sociaux de conduire des réformes tous azimuts modifiant en profondeur le modèle social et définissant un "nouveau contrat social". Le risque est d'autant plus grand que le gouvernement compte sur la volonté réformatrice de la CFDT dans le dossier délicat des régimes spéciaux de retraite. "On nous dit que, par souci, d'équité il faut allonger la durée de cotisation des régimes spéciaux, de 37,5 ans à 40 ans, remarque M. Chérèque, et on voudrait pouvoir augmenter le nombre d'annuités des carrières longues qui cotisent déjà 42 ans."

A Matignon, les conseillers minimisent la portée des propos du premier ministre et expliquent qu'il n'est pas question d'une remise en cause. "Il s'agit d'un ajustement, explique-t-on, qui concernerait la justification sur les deux ans supplémentaires pris en compte dans le calcul et la justification du début de la carrière, en particulier les années d'apprentissage." Ces explications ne suffisent pas à un M. Chérèque qui se dit cependant serein : "Je ne vais pas m'énerver à chaque fois que M. Fillon fait une déclaration de ce type. S'ils touchent à ces éléments, la CFDT s'opposera à la réforme, c'est tout simple. Il faut qu'il respecte la loi", fait-il valoir.

Au moment où le premier ministre s'exprimait, le ministre du travail, Xavier Bertrand recevait, rue de Grenelle, une délégation de la CFDT. Averti par SMS durant la réunion, le secrétaire national CFDT en charge des retraites, Jean-Louis Malys, n'a pu prendre connaissance de la déclaration de M. Fillon qu'après. "La remise en cause des carrières longues est un casus belli pour notre syndicat", estime M. Malys. Il regrette d'autant cette déclaration que, sur les régimes spéciaux, "la discussion avec le ministre s'est bien passée. Le ministre a expliqué la démarche et nous avons étudié les paramètres et les contreparties possibles à cette réforme." Le responsable cédétiste espère, surtout, "ne pas se retrouver seul à négocier les contreparties, sinon, craint-il, on perdra et l'alignement sera décidé par le gouvernement".

M. Fillon a voulu montrer sa volonté d'aller au bout d'une réforme qui doit être négociée dans un calendrier délicat. Difficile de conclure avant les élections municipales en mars 2008, estime-t-on à l'Elysée. Et pas question de demander aux syndicats des concessions trop près des élections prud'homales de décembre 2008. Résultat, la négociation pourrait avoir lieu entre avril et le début de l'été. Un délai suffisamment court pour que les principaux points aient déjà été abordés dans les prochains mois. Mais, le secrétaire général de la CFDT prévient : "Moi, je ne fais pas de calcul politique sur les municipales, mais si le premier ministre en fait, il prend des risques importants, d'autant qu'il commence à y avoir de vraies interrogations sur la politique du gouvernement et ce qu'il veut vraiment." 

 


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