Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les retraités italiens sont aidés, mais au moindre coût 

Par Anne Le Nir, www.la-croix.com


18 Août 2009

 

Italie

 

Alors que l’Italie est le pays d’Europe comptant proportionnellement le plus de personnes âgées, beaucoup sont démunies, et seuls 3 % des plus de 75 ans vivent en maison de retraite, en raison du coût et du manque de places.


Du café, du pain, des pâtes, du jambon, des pignons et du basilic pour préparer le pesto – la sauce au pistou, une spécialité de la Ligurie –, c’est la liste des courses dressée régulièrement, depuis le début de l’été, par une quinzaine de personnes, âgées de 65 à 96 ans, qui avaient pris l’habitude de briser leur solitude estivale en se rencontrant dans un des parcs publics de la ville de Gênes, à l’ombre d’arbres centenaires. Ce même parc où elles ont fait connaissance avec un groupe de jeunes Roumains.

De bavardages en bavardages, ces retraités avaient fini par accepter l’offre de leurs nouveaux amis. Ces derniers avaient proposé de voler dans des supermarchés les aliments dont ils avaient besoin et de les leur revendre à moitié prix. L’échange se faisait derrière des buissons, deux à trois fois par semaine, jusqu’au jour où les carabiniers ont débarqué et mis fin à ce trafic de pauvres entre pauvres. Ugo, l’un des retraités, a expliqué qu’ils n’avaient pas d’autre choix. « Nous sommes seuls, notre pension de retraite n’atteint pas 500 € par mois, nous avons faim. » 


Le pourcentage de plus de 65 ans le plus élevé d'Europe


Face à une telle réalité, les carabiniers ont reconnu qu’ils se sentaient désolés. « Que dire à une femme de 70 ans qui pleure en tordant ses mains en tous sens parce qu’elle a peur que sa famille et ses voisins découvrent sa détresse ? », s’interroge le maréchal Francesco Lo Vecchio, avant de souhaiter que la justice ne poursuive pas ces 15 personnes, mais les oriente vers des services sociaux en mesure de les aider.

Malgré une forte tradition de solidarité familiale, qui tente de compenser l’inefficacité des politiques sociales, l’Italie n’échappe pas aux drames des retraités abandonnés à leur propre sort. Dans ce pays où un citoyen sur cinq a plus de 65 ans – pourcentage le plus élevé d’Europe –, seules 3 % des personnes de plus de 75 ans vivent dans des maisons de retraite. Nombreuses sont les familles qui ont des difficultés à prendre en charge leurs proches, âgés et malades, mais renoncent aux structures publiques parce que les listes d’attente sont trop longues et aux structures privées parce qu’elles coûtent trop cher.

L’État verse toutefois une pension de retraite minimum à tous les Italiens de plus de 65 ans, quelle que soit leur situation au regard de leurs cotisations à l’Institut national de prévoyance sociale. Ainsi, un maçon qui a toujours travaillé au noir recevra lui aussi cette pension minimale, qui équivaut au loyer mensuel d’une chambre d’étudiant à Rome, Milan ou Florence. 


Miser sur les auxiliaires de vie


L’État prévoit aussi le versement d’une indemnité d’accompagnement de 472 euros par mois pour les personnes non autosuffisantes. Dans la plupart des cas, les familles choisissent d’utiliser cette somme pour les fameuses badante, gardes-malades et aides ménagères. La régularisation de 300 000 à 400 000 de ces auxiliaires de vie étrangères, annoncée en juillet par le gouvernement Berlusconi, démontre clairement qu’elles sont indispensables. 

Selon un rapport publié par le Censis, centre d’études et d’investissements sociaux, au moins 2,5 millions de familles italiennes (soit 10 % des familles) ne peuvent se passer de ces auxiliaires de vie, parmi lesquelles on dénombre 72 % d’immigrées, payées 800 euros à 900 euros par mois pour 35 heures de travail par semaine. Leur nombre ne cesse d’ailleurs d’augmenter, il est estimé à 1,5 million, soit 37 % de plus qu’en 2001.

Sachant que les plus de 60 ans constitueront 69,7 % de la population en 2050, selon l’Istat, l’Institut national des statistiques, le gouvernement s’oriente de plus en plus vers une politique d’assistance aux personnes âgées au moindre coût. Pas de grands projets de construction de maisons de retraite, ou de résidences troisième et quatrième âge, en revanche de plus en plus d’initiatives fleurissent dans diverses régions (Ombrie, Toscane, Latium et Vénétie, notamment) pour offrir aux badante des cours d’intégration culturelle et de formation – d’une durée moyenne de 150 heures – leur permettant de mieux jouer leur rôle.


More Information on World Pension Issues
 


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us