Retraites: Fillon demande au PS de renoncer à son "funeste projet"

Les Echos

13 Décembre 2011

  France

François Fillon a demandé mardi au PS de "renoncer à son funeste projet" de revenir à la retraite à 60 ans et d'accepter de voter une règle d'or budgétaire, afin de soutenir la notation triple A de la France.
"Si vous voulez soutenir le +triple A+, c'est très simple: renoncez à votre funeste projet d'abrogation de la réforme des retraites, votez la règle d'or et enfin soutenez l'accord du 9 décembre" conclu à Bruxelles, a lancé le Premier ministre, interrogé lors de la séance des questions à l'Assemblée par le président du groupe PS, Jean-Marc Ayrault.

M. Fillon, qui avait déjà jugé lundi "irresponsable" la promesse de François Hollande de renégocier l'accord de Bruxelles s'il est élu en 2012, est revenu à la charge dans l'hémicycle.

"La meilleure façon de soutenir le +triple A+ des pays européens, c'est de défendre l'accord du 9 décembre, et c'est la raison pour laquelle j'ai eu l'occasion de dire qu'il n'était pas responsable de la part du candidat socialiste de prétendre qu'il allait à lui tout seul le remettre en cause", a expliqué M. Fillon.

"Vous devriez avoir de la mémoire: en 1997, MM. (Lionel) Jospin et (Dominique) Strauss-Kahn étaient partis la fleur au fusil à Bruxelles pour remettre en cause le Pacte de stabilité. Ils sont rentrés bredouilles et c'est normal car il y avait à l'époque un consensus des pays européens", a rappelé le chef du gouvernement.

Il a aussi fustigé la position du PS sur le refus de voter la règle d'or. Une telle réforme de la Constitution a été "approuvée par la plupart des partis socialistes européens, notamment les socialistes allemands que vous êtes allés voir la semaine dernière", a-t-il souligné.

Il a assuré que la France tiendrait ses objectifs de réduction du déficit (5,7% en 2011, 4,5% en 2012) avant un retour à l'équilibre en 2016, "et non en 2017 comme j'entends déjà le candidat socialiste le proposer". Les éventuels "ajustements nécessaires" seront apportés "au vu de la croissance réalisée trimestre après trimestre", a-t-il dit.