Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN   

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Les ruraux âgés sont satisfaits de leur vie

Sud Ouest

19 Mars 2012

France

 

Les retraités de l'agriculture ne sont pas en meilleure santé que leurs homologues urbains, mais ils se sentent mieux, parce qu'ils vivent moins isolés et semblent moins souffrir de leurs éventuelles infirmités.

Les personnes âgées vivant en milieu rural conservent une activité qui leur donne une utilité sociale. « On ne s'aperçoit pas que le papy commence à être atteint de la maladie d'Alzheimer tant qu'il est capable de donner des aliments aux animaux. On commence à s'inquiéter lorsqu'il leur distribue des granulés d'engrais », résume le professeur Jean-François Dartigues, directeur de l'Isped (Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement) à l'université Bordeaux Segalen. Ainsi, 50 % des ruraux estimaient être en bonne ou très bonne santé et 73 % étaient satisfaits de leur vie.

Avec Karine Pérès, attachée de recherche Inserm, il vient de rendre publique la mise à jour de l'enquête AMI lancée en 2007 sur l'état de santé des retraités du monde agricole en Gironde. Une étude financée par la Mutualité sociale agricole (MSA) de Gironde et par la caisse de retraite complémentaire Agrica.

Mise à jour en 2010-2011
Elle a permis de suivre depuis quatre ans une cohorte de 1 002 retraités de plus de 65 ans, dont 732 ont été revus en 2010 et 2011. Sur l'échantillon de départ, 127 étaient décédés et 128 ont refusé de se plier une fois à l'exercice, un taux remarquable vu la lourdeur de la procédure (elle comportait la visite d'un neuropsychiatre, d'un médecin, une prise de sang et un bilan gérontologique complet).

« Cette étude sur les effets du vieillissement menée exclusivement en milieu rural permet de faire des comparaisons très intéressantes avec une autre menée en milieu urbain (3 Cités) à Montpellier, Dijon et Bordeaux, à laquelle l'Isped participe aussi », explique Jean-François Dartigues.

On peut donc mesurer l'importance de facteurs comme l'environnement, le mode de vie, le niveau d'études, le recours aux soins et aux aides sociales. Pour la MSA, ce fut évidemment l'occasion de mesurer la pertinence des actions de prévention et leur efficacité. Pour Jean-François Dartigues, « plus que le niveau de revenus, le niveau d'études est apparu comme un facteur explicatif important ».

Peu de fumeurs
En effet, dans la cohorte AMI, 53,1 % des personnes étudiées n'avaient pas leur certificat d'études primaires, alors que dans 3 Cités, 73 % avaient poursuivi au-delà du BEP. L'environnement social s'est révélé aussi un critère discriminant, puisque 9,2 % seulement se plaignaient d'un sentiment d'isolement et 43,6 % d'entre eux recevaient au moins la visite quotidienne d'un proche (enfants, petits-enfants, amis). Pour les résultats sur les conditions de santé, 3,9 % des ruraux interrogés seulement sont fumeurs, alors que 11 % des Français et 3 % des Françaises sont toujours des fumeurs à cet âge.

Selon le professeur, cela expliquerait la moindre prévalence du cancer en milieu rural que dans la population moyenne : « On inquiète les gens avec les risques des pesticides, alors que les agriculteurs et ouvriers agricoles retraités qui travaillaient principalement en viticulture à partir des années 60 (activité girondine majoritaire) ont été parmi ceux qui ont été les plus exposés à ces produits. »

Jean-François Dartigues, qui a été le grand initiateur en France de l'épidémiologie de la maladie d'Alzheimer avec l'enquête Paquid, lancée en 1988, a bien sûr intégré un volet.

Dans l'enquête AMI, la prévalence de cette maladie atteignait un taux de 13,1 % chez les ruraux, soit plus de la moitié en plus que dans la population générale. Comme les ruraux consultent peu les médecins, cette maladie est peu diagnostiquée et encore moins traitée par des médicaments.

Seules 14 % des victimes rurales de la maladie d'Alzheimer vivent dans des établissements spécialisés, contre 40 % de ceux qui avaient été rencontrés dans l'enquête Paquid. Sans doute à cause de problèmes financiers, mais aussi en raison « des traditions de solidarité familiale et de voisinage ».

 


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us