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Retraités: plus nombreux et plus heureux

 

Cédric Lang-Roth, La Dépêche

 

6 Septembre 2008

 

France

 

Demain c'est la quille ! Dans les entreprises et les couloirs des services publics, l'heure de la retraite sonne pour un grand nombre de salariés. La génération du papy boom née après la seconde guerre mondiale part à la retraite par bataillons entiers. Ceux qui ont fait mai 1968, vécu le premier choc pétrolier et l'arrivée de la gauche au pouvoir tirent maintenant leur révérence. En effet, depuis le début de l'année c'est un véritable flot de demandes que les caisses de retraite ont à gérer. Nos chères têtes blanches préparent leurs vieux (et heureux) jours en demandant l'indispensable relevé de carrière. Ce sésame qui récapitule tous les trimestres cotisés tout au long de la vie est la première démarche avant de commencer la nouvelle vie de retraités. Les syndicats de fonctionnaires ont déjà tiré la sonnette d'alarme sur la difficulté à traiter autant de demandes. Et on les comprend !

Jusqu'en 2006, les caisses d'assurance vieillesse géraient environ 500 000 départs à la retraite par an. Aujourd'hui, on est passé à 750 000 ! Du jamais vu dans l'histoire démographique française. Les retraités sont aujourd'hui près de 13 millions. Même si la chanson du moment est plutôt de travailler plus longtemps, les salariés ne se font pas prier pour demander leur mise à la retraite. Car être retraité en 2008 n'est plus synonyme d'inactivité. Désormais ce sont des supers mamies et des super-papis qui s'investissent dans une nouvelle vie (lire ci-dessous).

Tout ça ne va pas s'en poser des problèmes d'équilibre budgétaire à la sécurité sociale qui doit en plus faire face à une explosion des départs en retraite des salariés qui ont commencé à travailler très jeunes. Le coût du dispositif sur les carrières longues devrait atteindre le niveau record de 2,5 milliards d'euros cette année, avec 120 000 nouveaux départs en retraite avant 60 ans. Résultat: la branche vieillesse plonge nettement dans le rouge avec un déficit de 5,5 milliards d'euros. Mais pour les Français, pas question de toucher à la sacro-sainte retraite. Ils sont 56 % selon un récent sondage à se déclarer prêts à manifester pour défendre les pensions de retraite. Une manifestation nationale est d'ailleurs prévue le 7 octobre pour défendre les salaires et les retraites. 
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Les entreprises prennent les devants

Anticiper les départs. Chez Actia (750 salariés), société toulousaine spécialisée dans l'électronique pour l'automobile, on est conscients qu'il faut anticiper les départs.

« Même si avec 44 ans la moyenne d'âge de notre entreprise est relativement jeune nous sommes en train de réfléchir à un plan d'accompagnement des seniors » confie Cécile Michelon, la directrice des ressources humaines. Mais il ne s'agit pas du tout d'un plan de départ. Au contraire ! « Nous voulons les fidéliser afin de conserver les compétences et le savoir-faire » ajoute-t-elle. La responsable garde toujours un œil sur la pyramide des âges de son entreprise mais se demande si les mesures du gouvernement pour faire travailler les salariés plus longtemps ne vont pas modifier la donne.

Le BTP s'organise. Une grande part des petits patrons des PME du bâtiment est âgée de plus de 55 ans.

« Nous avons agi fortement pour préparer les transmissions d'entreprises afin de ne pas être pris au dépourvu par le départ à la retraite de cette génération. Ca marche puisque maintenant des jeunes ont pris les rênes de ces PME », explique Patrick Cavagné du Medef de la Haute-Garonne.

La banque recrute. Pour faire face à ces grands départs, la Banque Populaire Occitane (2 200 salariés) a recruté près de 150 jeunes diplômés l'an dernier. « Mais ce n'est pas notre seule réponse. Ces départs donnent autant d'opportunités de promotion interne à nos salariés », explique Paul Damon de la direction des ressources humaines. Le secteur bancaire avait recruté massivement il y a 40 ans et doit maintenant faire face aux départs massifs.

Expert

« Une nouvelle place dans la société »

La question que se posent le plus les sociologues, c'est celle de l'identité des retraités. En effet, pas toujours facile, après avoir passé une vie entière, de se retrouver et de se définir soi-même. « Quitter la vie professionnelle définitivement n'empêche pas les retraités de se trouver une nouvelle place dans la société. L'identification à la vie professionnelle disparaît pour une majorité d'entre eux. Être retraité a un sens propre suffisant pour que sept retraités sur dix se sentent retraités, tout simplement, les trois quarts d'entre eux ne citant plus leur profession pour dire ce qu'ils sont aujourd'hui », selon un rapport de l'Insee datant de 2006. Autre constat : les retraités, de nos jours, sont bien loin des clichés des grands-parents jardinant et pêchant avec leurs petits-enfants. De plus en plus actifs, les retraités sont partie prenante de la vie culturelle et associative. Selon l'Insee, 29 % d'entre eux vont visiter des musées, des expositions ou des monuments historiques. Leur passe-temps favori reste la télévision, puisqu'ils sont 99 % à la regarder. Quant à la radio, 78 % des retraités l'écoutent tous les jours.
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À votre avis

Et vous, qu'allez-vous faire de votre retraite?

Yvette Dufour,66 ans, retraitée, Toulouse. « Je profite de mon temps libre ». « J'ai été caissière pendant 40 ans. Maintenant que je suis à la retraite je profite de mon temps libre, je vais à droite, à gauche. Avant, je faisais des voyages mais avec les retraites d'aujourd'hui je ne peux plus. Je fais également beaucoup de marche et de gymnastique. Il y a eu un peu de relâchement pendant les vacances mais là on va reprendre ! »

Gilbert Eychenne, 59 ans, retraité, Ariège. « C'est une échappatoire ». « Je suis à la retraite depuis deux mois. Je me suis lancé dans un projet de restauration de bâtisse dans l'Ariège pour y ouvrir un gîte par la suite. C'est une ferme avec des animaux et donc un aspect terroir très amusant. Ce n'est pas un changement brutal de vie mais ça me permet d'être un peu plus dans ma campagne par rapport à avant ».

Patrick Fonzes,50 ans directeur d'un foyer de jeunes travailleurs, Montauban. « Il n'y a rien de pire que la retraite ». « Je veux travailler le plus longtemps possible, parce que j'aime mon travail. Et que j'ai plaisir à avoir tout le temps des idées pour mieux faire connaître ma ville de Montauban. La retraite je n'y pense pas, car pour moi, il n'y a rien de pire. Et je ne passerais pas du travail à la retraite, car j'ai envie de faire avancer les choses. »

Philippe Mercader, 53 ans, chaufeur de Taxi, Tarbes. « Le plus longtemps possible ». «Je préfère travailler le plus longtemps possible. Je ne suis taxi que depuis 4 ans, et vu ce que j'ai fait avant, je dois travailler jusqu'à 63 ans pour avoir les trimestres nécessaires. J'ai toujours beaucoup travaillé et je ne me vois pas décrocher rapidement, peut-être de manière progressive, à partir de 60 ans. Et puis, j'ai un peu peur de ne pas savoir quoi faire ».
 


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