Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 



A Bielefeld, les seniors ne sont pas laissés pour compte 


Par Cécile Calla, Le Monde

25 septembre 2009

Allemagne

La ville de Rhénanie-du-Nord adapte ses infrastructures au vieillissement de sa population.


A 59 ans, Ralf Bauerkämper aurait pu prendre sa retraite. Licencié en janvier 2008 de son poste de chargé des ventes d'une société de services de distribution rapide, il a préféré chercher un travail. La tâche n'était pas aisée. " On ne me proposait que des petits boulots comme livreur de lait ou de pain ", témoigne-t-il.

Après neuf mois de chômage, il a retrouvé un emploi de responsable de distribution de bouteilles d'oxygène. M. Bauerkämper, lors de sa recherche, a été aidé par Generation Gold, un pacte d'emploi financé par le ministère fédéral du travail qui aide dans la région de Bielefeld, ville industrielle aux confins est de la Rhénanie-du-Nord - Westphalie, les plus de 50 ans à se réinsérer sur le marché du travail.

Lancée en 2005, cette initiative suscitait des sourires moqueurs au début. Aujourd'hui, " les entreprises commencent à apprécier l'expérience de cette main-d'oeuvre ", souligne Anne Meuer-Willuweit, la coordinatrice du projet.

Des écoliers et des vieux

Revaloriser l'emploi des salariés âgés est devenu incontournable. En raison d'une très faible natalité, les conséquences du vieillissement démographique se feront durement sentir outre-Rhin. Déjà, depuis 2003, la population allemande diminue, malgré un solde migratoire positif. En 2050, la part des plus de 65 ans sera deux fois plus élevée que celle des moins de 20 ans. Les seniors représentent déjà une population de 20 millions de personnes. Conscient de leur poids, le gouvernement de coalition CDU-SPD leur a accordé, en 2008, une augmentation exceptionnelle des retraites et a voté en juin une garantie qui exclut toute réduction du niveau des pensions.

A Bielefeld, on a pris conscience depuis longtemps de l'importance de ce défi. C'est la première cité allemande à avoir nommé, en 2004, un chargé de mission pour toutes les questions relatives au déclin démographique. Cette ville de 330 000 habitants n'est pourtant pas plus touchée qu'une autre par le vieillissement démographique. " Nous avons juste une certaine sensibilité sur ce sujet en raison de la présence d'une chaire de démographie à l'université de Bielefeld ", explique la sociologue Susanne Tatje, désignée pour assumer cette fonction.

L'une de ses premières mesures a été d'adapter l'espace urbain avec plus de toilettes publiques et des accès praticables pour les fauteuils roulants dans les transports. A l'automne, la municipalité prévoit d'envoyer des écoliers dans des maisons de retraite pour qu'ils fassent la lecture aux personnes âgées. " Nous voulons qu'il y ait un échange entre vieux et jeunes ", résume Mme Tatje. C'est dans ce même esprit que la Freie Scholle, une coopérative d'habitations, a construit ses lotissements à Bielefeld. Les nouveaux appartements qu'elle loue accueillent une majorité de seniors, mais aussi des familles.

Walter Baier, un ancien employé d'un journal local âgé de 86 ans, habite depuis trois ans dans une résidence flambant neuve de l'Albert-Schweitzer Strasse, une rue calme d'un quartier pavillonnaire entourée de verdure. Il est fier de montrer son trois-pièces de 72 mètres carrés avec balcon.

" Communauté fantastique "

Tout a été pensé pour faciliter le quotidien d'une personne à mobilité réduite : les portes sont larges ; les interrupteurs et l'interphone, situés à faible hauteur ; la douche est à même le sol. Même les fenêtres ont été installées plus bas pour permettre de regarder dehors lorsqu'on est assis au salon. Le retraité est d'autant plus soulagé d'habiter cet appartement que son épouse est actuellement hospitalisée pour des fractures après une chute. " Si nous n'étions pas ici, je devrais mettre ma femme dans une maison de retraite, car, à son retour de clinique, elle se déplacera en fauteuil roulant ", explique-t-il.

Pour assumer le quotidien en son absence, il a fait appel aux " aides de voisinage ", des services mis à disposition par la coopérative moyennant finance. " Un jeune homme est venu m'aider à faire mes courses ", raconte-t-il. Il compte bientôt demander à la Freie Scholle de lui chercher une femme de ménage. L'intense vie sociale du lotissement lui ôte tout sentiment de solitude.

Une fois par semaine, Walter Baier va déjeuner avec des voisins dans l'une des salles communes du lotissement. Dans ces locaux se tiennent chaque semaine des salons de thé, des ateliers de bricolage ou des cours de gymnastique. Des activités qui contribuent à resserrer les liens de voisinage. " Nous vivons dans une communauté fantastique ", s'extasie-t-il.


More Information on World Elder Rights Issues 


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us