Viellissement: de nouveaux emplois pour les seniors europeens

Par Stéphane Davin, Developpement durable journal

4 mai 2009

Europe

Comparaison du coût du vieillissement en 2009 et 2006 et des points de pourcentage du PIB, 2007-2050. Rapport 2009 sur le vieillissement démographique : projections économiques et budgétaires pour les États membres de l’UE-27 (2008-2060).

En 2060 près du tiers de la population européenne aura plus de 65 ans et on ne comptera plus que deux actifs par retraité. La Commission européenne préconise de réactiver après la crise les projets d’emplois nouveaux destinés au plus de 55 ans. 

D’ici à 2060, la population dans l’Union européenne devrait rester au même niveau qu’aujourd’hui avec 500 millions d’habitants. Cependant, le fait marquant de l’évolution démographique pour le prochain demi-siècle sera la hausse significative de la part relative des personnes âgées de plus de 65 ans. « À partir de 2015, les décès seront plus nombreux que les naissances, et la population des plus de 65 ans devrait représenter 30 % de la population totale en 2060, contre 17 % en 2008. La progression la plus nette est attendue durant la période 2015-2035, au moment où la génération du baby-boom arrivera à la retraite. Les plus de 80 ans devraient pratiquement tripler pour représenter 12 % du total » 

C’est ce qu’ a expliqué la Commission européenne le jeudi 29 avril à Strasbourg. Elle a toutefois estimé que « les gouvernements disposent d’une marge de manœuvre pour mettre en place les politiques qui permettront de relever ce défi tout en restant compatibles avec la nécessité de soutenir l’économie dans la situation actuelle, conformément au plan européen pour la relance économique adopté en décembre dernier ».

L’impact du vieillissement sur les dépenses publiques 

La crainte est en effet que l’évolution démographique ne mette en cause les politiques économiques de l’Union qui compte aujourd’hui quatre personnes actives pour une personne de plus de 65 ans alors que dans 50 ans ce rapport sera de deux à un. « Les dépenses liées au vieillissement augmenteront en moyenne de 4,75 points de pourcentage du PIB d’ici à 2060 dans l’UE », prévoit la Commission, cette hausse sera de 5 points pour les pays de la zone euro selon les statistiques d’Eurostat. Pour prévenir les impacts économiques et sociaux du vieillissement, le commissaire à l’emploi et aux affaires sociales Vladimir Spidia, estime que « se contenter d’accorder une retraite anticipée – comme nous l’avons fait dans le passé – n’est pas une solution cette fois ». Il préconise de « sortir de la crise avec davantage de possibilités d’emploi de meilleure qualité pour les personnes plus âgées. Dans une société vieillissante, chacun doit avoir l’occasion de participer au marché de l’emploi. » 

Les seniors au boulot 

Sous le titre « Gérer l’incidence d’une population vieillissante dans l’UE » la commission, préconise d’accroître les possibilités d’accès à l’emploi pour les personnes âgées de 55 ans et plus. Sur les dix dernières années, du fait notamment des réformes ses systèmes de retraite qui ne se sont pas faites sans conflits sociaux en Europe, « le taux d’emploi des plus de 55 ans a augmenté » note la commission, qui souligne toutefois que « 50 % des travailleurs seulement sont encore au travail à 60 ans, alors qu’ils ont encore en moyenne 24 ans à vivre dans le cas des femmes et 20 ans dans le cas des hommes, en meilleure santé qu’auparavant ».

Elle recommande la conduite de « politiques favorables aux familles, la promotion de nouveaux services et de nouveaux emplois pour les populations vieillissantes et la mobilité des travailleurs au sein de l’UE afin d’éviter les décalages ». Estimant que « la crise économique et financière actuelle (…) a effacé en grande partie les progrès accomplis en matière d’assainissement budgétaire, dans le cadre d’une stratégie visant à maintenir des finances publiques saines à long terme et à faire face au vieillissement », l’UE en appelle à « la promotion de nouveaux services et de nouveaux emplois pour les populations vieillissantes et la mobilité des travailleurs au sein de l’UE afin d’éviter les décalages », dès qu’on a aura fini avec la crise, bien sûr. 

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