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Prendre de vitesse l’accident vasculaire cérébral


Par Eric Favereau, Liberation.fr 

3 novembre 2009 

France

 

Souvent, les signes avant-coureurs des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ne payent pas de mine : un engourdissement au visage, à un bras, à une jambe, un trouble de la parole ou de la vision… «Cela ne fait pas mal, ce sont des symptômes transitoires, note Sophie Crozier, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Alors les gens attendent et se disent : "Pourquoi s’inquiéter ?"» Elle ajoute : «Les gens connaissent à peu près les symptômes de l’infarctus du myocarde mais pas très bien ceux des accidents vasculaires cérébraux. Il y a un véritable problème d’information.»

Est-ce pour cela qu’en dépit de la multiplication d’unités spécialisées, la prise en charge des AVC reste déficiente. L’AVC est pourtant une urgence médicale absolue, d’autant que les dégâts sont souvent terribles. C’est, en effet, la première cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence et la troisième cause de mortalité. Chaque année, près de 130 000 personnes en sont affectées et plus de 8 milliards d’euros sont dépensés par la collectivité.

Une prise en charge rapide peut pourtant changer radicalement la donne. Il s’agit d’un traitement médicamenteux qui vise à réduire le caillot qui bloque l’artère. Un traitement souvent efficace s’il intervient dans les trois heures. En France, à peine 1 % des patients en bénéficient alors que, selon plusieurs estimations, 15 % le pourraient. Certes, se développent des unité neuro-vasculaires, - il y en avait 21 en 2005, 33 en 2007, et 77 en 2009 - mais cela n’empêche pas un terrible problème d’accès à ces unités. Au final, seuls 50 % des patients arrivent dans le délai de trois heures, un taux qui reste inchangé depuis neuf ans.

«Et puis, lâche Sophie Crozier, on ne peut pas le nier, cela touche en priorité des personnes âgées qui vivent souvent seules chez elle. Alors on traîne, tout le monde traîne.» Plus grave, un nombre élevé de services de réanimation rechignent à prendre en charge des AVC graves sur des personnes âgées, considérant que c’est trop tard.

Pour les autres, ceux qui s’en sortent, il y a la suite. Bien souvent, après le traitement de l’accident et une hospitalisation plus ou moins longue, le patient va retourner chez lui et vivre avec des handicaps lourds. Avec, pour seule prise en charge, des prescriptions de séances de kiné à domicile alors qu’en France «il y a plus de trois mois d’attente pour bénéficier de ces séances», déplore Sophie Crozier.


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