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  Comment on devient centenaire



By: Corinne Thébault and Marc Payet
Le Parisien, November 14, 2001

 

Le nombre de ceux qui franchissent le cap des 100 ans a été multiplié par près de 40 en cinquante ans. Les spécialistes qui se penchent aujourd'hui sur cet allongement de la vie évoquent des « gènes de la robustesse » et une « grande envie de vivre ».

COMMENT bien vieillir, voire atteindre 100 ans, tout en restant en forme ? Des gériatres et des démographes débattent aujourd'hui de cette question à l'occasion d'un colloque organisé à l'Assemblée nationale, intitulé « Quelle prévention pour améliorer le vieillissement » ? Aujourd'hui, les plus de 85 ans sont 1,2 million en France. En 2050, ils seront plus de 4 millions. Quant aux centenaires, ils sont aujourd'hui 7 662 contre 200 seulement en 1953. Avec à leur tête la doyenne Germaine Haye, 113 ans, habitante de Mortagne-au-Perche (Orne), qui a gardé toute sa tête et reconnaît chacun de ses descendants ! On en sait aujourd'hui plus sur les « secrets » des centenaires. « Ce sont pour la plupart des gens qui ont pris des coups dans la vie, mais qui ont réussi à les surmonter », explique Jean-Marie Robine, démographe à l'Inserm, auteur d'une étude de référence sur le sujet auprès de 863 centenaires (*).


Optimisme et gaieté

 Leur meilleure capacité de résistance pourrait également s'expliquer par la présence chez eux de « gènes de la robustesse », hypothèse sur laquelle travaillent plusieurs laboratoires européens de recherche. Ces gènes leur permettraient de produire des cellules antivieillissement plus efficaces que celles des gens « ordinaires ». Sur le plan des traits de caractère, ces sages se distinguent par leur « gaieté », leur « optimisme » et « leur grande force de conviction », qui leur donne l'énergie de vaincre les maladies. Pour vivre vieux, l'importance du moral est donc déterminante. Selon Françoise Forette, gérontologue et présidente de l'Institut de la longévité, « les spécialistes sont de plus en plus convaincus que les personnes qui vieillissent bien sont celles qui gardent une grande envie de vivre, qui restent tournés vers les autres, en contact avec ceux qu'ils aiment, leur famille, ou leurs amis ». Vivre jusqu'à 100 ans en bonne forme n'est donc pas une gageure. « Même si tout le monde n'a pas le capital génétique d'un centenaire, nous pouvons, par nos comportements, retarder la dernière heure. »

 

(*) « Les Centenaires français », par Michel Allard et Jean Marie Robine, Editions Serdi.